Octobre 2020, un mois de vengeance au Burundi: Le tout nouveau Magistrat suprême en mode «vengeance».

Evariste Ndayishimiye se révèle finalement être un joker hutu en mode vengeance. Il vient astucieusement de choisir le mois d’octobre pour piocher sur le dossier de l’assassinat de Melchior Ndadaye, avant d'interdire la commémoration de la mémoire des élèves tutsis brûlés vifs au lendemain de l'assassinat du président Ndadaye par les hutus de la commune natale du président Evariste Ndayishimye.

Par
Burundi Daily
on
23.10.2020
Categorie:
Justice

Les Burundais auront encore à apprendre sur la portée sémantique de « Leta Mvyeyi…Leta Nkozi », slogan fétiche du nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye.

Après une tournée marathon dans plusieurs provinces du pays pour expliquer à la population l’esprit et la lettre de ce slogan, le voilà qui passe aux actes avec fracas en ravivant les ressentiments des uns et des autres par rapport à certains événements comme ressorts majeurs de la spirale de violences récentes qui, depuis près de trois décennies, ont fait du Burundi un vaste champ de ruines qui indigne la planète entière.

Ainsi, Evariste Ndayishimiye a astucieusement choisi ce mois d’octobre pour piocher sur le dossier de l’assassinat de Melchior Ndadaye. Il vient d’ordonner la condamnation à la prison à vie et à une amende de près de 7 millions de dollars américains, 15 anciennes hautes personnalités dont l’ancien président Pierre Buyoya. Les personnalités ciblées sont des tutsis ou assimilés comme tel.

Elles sont accusées d’« attentat contre le Chef de l’Etat, attentat contre l'autorité de l’Etat et  attentat tendant à porter le massacre et dévastation ».

Trois autres accusés écopent d’une peine de 20 ans de prison ferme dont l’ancien 1er vice-président de la République, Bernard Busokoza, aujourd’hui en exil.

Un seul prévenu a été acquitté dans cette affaire : Il s’agit d’Antoine Nduwayo, ancien premier ministre (février 1995-juillet 1996).

Comme pour prouver son excès de zèle et de dynamisme, le magistrat suprême  ravive un autre dossier symbolique : celui de son alter ego, Adolphe Nshimirimana, tué en aout 2015 après qu’il ait lui-même tué, des années durant et particulièrement depuis avril 2015, des centaines d’opposants ou de tutsis ciblés uniquement à cause de leur ethnie..

Cinq militaires et deux policiers, poursuivis dans cette affaire, viennent d’écoper d’une prison à perpétuité.

Les policiers Mathias Miburo et Philibert Niyonkuru ainsi que les militaires Alexis Sebahene, Cadeau Bigirumugisha, Claude Muhumbundu, Ernest Nyabenda et Patrick Nsengiyumva.

Les sept hommes avaient été arrêtés quelques jours après l’assassinat de l’ancien patron du SNR (Service National de Renseignements).

Evariste Ndayishimiye se révèle finalement être un joker hutu en mode vengeance.

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