Au-delà de la sommation qui, en temps normal, n'a rien d'inhabituelle, vu que ces tenues des militaires ou policiers devraient être la chasse gardée des membres de ces deux corps de sécurité, tous les regards sont tournés vers Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du CNDD-FDD.Ces derniers jours, il a étonné plus d'un en apparaissant en public en tenue militaire, lors de ces tournées en provinces pour moraliser les Imbonerakure et autres leaders locaux de son parti, le CNDD-FDD. Ces réunions étaient aussi nocturnes.
Aucun autre parti politique ne daigne organiser une telle démonstration musclée en présence des diplomates et d'autres dignitaires de haut rang. Ndayishimiye s'est rangé du côté de la violence et de la répression.Plus que le sulfureux secrétaire général du parti Révérien Ndikuriyo, le chef de l'Etat burundais s'est fait avocat du diable. En encourageant, et partant, en prenant à son compte de nombreux crimes indicibles imputés aux Imbonerakure dans l'ensemble du pays.
Jusqu'à présent, Gitega reste, évidemment, muet sur le nombre de ses victimes, morts ou blessés, mais des médias congolais et bien d'autres sources indépendantes font état de nombreux dégâts humains, du côté de l'armée burundaise et des Imbonerakure (membres de la Ligue des Jeunes du parti présidentiel).Selon des témoignages concordants, plus d'une centaine de Burundais (militaires et Imbonerakure confondus) ont péri dans ce mouroir que devient progressivement le Nord Kivu.