Afin d'aider le M23 à faire face aux dépenses inhérentes à cette dignité demandée, Athanase Karayenga ou plutôt Bene Burundi s'engage à « lancer une collecte publique et transparente de fonds à envoyer intégralement à une organisation humanitaire recommandée par M23 » afin de les lui faire parvenir.
S'il est indécent de gloser sur une telle horreur, il est encore plus révoltant de constater le peu de compassion dont a fait montre le gouvernement vis-à-vis des familles des victimes. Pas le moindre jour de deuil national déclaré. Aucune décision de mettre les drapeaux en berne en signe de deuil pour ces vaillants héros fauchés sur le champ de bataille. Le gouvernement les traite comme de la vraie chair à canon. Dans sa première conférence de presse organisée à son Palais de Bujumbura le 10 mai, le Chef de l'Etat n'y a même pas fait allusion.
"Quand un sujet est largement médiatisé, ça permet ensuite de mobiliser les négociateurs ou les bailleurs de fonds internationaux qui sont eux-mêmes sollicités par les parlements, par les électeurs. Il y a une chaîne qui va se faire et qui va permettre d'apporter davantage d'aides ou d'essayer d'avancer dans la résolution de conflits."
Ces sorties médiatiques contre l'incompétence de l'ANC lui vaudra d'être snobé par les organisateurs des funérailles de Nelson Mandela qui pensaient l'humilier. Lorsque le peuple sud-africain a appris qu'il n'avait pas été invité par l'ANC aux funérailles de Mandela, une révolte nationale a forcé le parti au pouvoir à revenir sur son camouflet. Sous le poids de la colère des sud-africains, l'ANC a été forcé de l'inviter, mais il lui a été demandé de prêcher lors d'un magnifique mémorial organisé à l'abbaye de Westminster.