Un géant de la résistance africaine est mort: Desmond Tutu, icône de la lutte contre l'apartheid, n'est plus.
Ces sorties médiatiques contre l'incompétence de l'ANC lui vaudra d'être snobé par les organisateurs des funérailles de Nelson Mandela qui pensaient l'humilier. Lorsque le peuple sud-africain a appris qu'il n'avait pas été invité par l'ANC aux funérailles de Mandela, une révolte nationale a forcé le parti au pouvoir à revenir sur son camouflet. Sous le poids de la colère des sud-africains, l'ANC a été forcé de l'inviter, mais il lui a été demandé de prêcher lors d'un magnifique mémorial organisé à l'abbaye de Westminster.
L'archevêque émérite, qui a été décrit comme la conscience morale de l'Afrique du Sud, et le leader de facto de la lutte de libération alors que Mandela était en prison.
Instituteur de profession, il démissionne en 1957 de son poste de professeur a l'école secondaire de Johannesburg , pour s’insurger contre les nouvelles mesures sur l’enseignement réservé aux Noirs sud africains.
Il s'est alors lancé alors dans des études de théologie sous le patronat de l’Église anglicane et est ordonné prêtre à l’âge de 30 ans en 1971, pour devenir doyen du diocèse de Johannesburg quatre ans plus tard. Il sera le premier noir à occuper ce poste, comme il sera plus tard le premier archevêque noir du Cap.
Depuis 2010, à l’âge de 79 ans, il avait décidé de lever le pied et d’arrêter les apparitions publiques qui le fatiguaient. Il est pourtant resté politiquement très engagé. En 2011, consterné par la corruption et la mauvaise gestion de l'économie sud-africaine, en particulier l'émancipation économique des sud-africains noirs, il a déclaré que : « Nous prierons, comme nous avons prié pour la chute [du] gouvernement d'apartheid, nous prierons pour [la] chute d'un gouvernement qui nous dénature.»
Ces sorties médiatiques contre l'incompétence de l'ANC lui vaudra d'être snobé par les organisateurs des funérailles de Nelson Mandela qui pensaient l'humilier. Lorsque le peuple sud-africain a appris qu'il n'avait pas été invité par l'ANC aux funérailles de Mandela, une révolte nationale a forcé le parti au pouvoir à revenir sur son camouflet. Sous le poids de la colère des sud-africains, l'ANC a été forcé de l'inviter, mais il lui a été demandé de prêcher lors d'un magnifique mémorial organisé à l'abbaye de Westminster. Il déclarera plus tard que: «Ils[ANC] ont le droit de décider sur qui va faire des discours [lors des funérailles de Mandela], mais je pense qu'ils se sont tiré une balle dans le pied en m'ignorant.»
Exprimant sa déception avec le bilan de l'ANC, il déclare en 2014 que « J'ai déjà dit que je ne voterai pas pour eux ; c'est quelque chose que j'ai [déjà]dit », a-t-il expliqué. Et de continuer que: «Et je le dis avec un cœur très douloureux, très lourd parce que dans l'ensemble, ils ont tendance à être proches du genre de choses dont nous rêvions.»
En divorçant politiquement avec l'ANC dont il était le leader de facto de la lutte de libération alors que Mandela était en prison, , Desmond prouva une fois de plus qu'il était comme la conscience morale de l'Afrique du Sud. Il a refusé de trahir ses convictions d' une société juste et égalitaire et a clairement exprimé à quel point il abhorrait les excès de la nouvelle élite noire de l'ANC.
