Le tableau économique du Burundi est tout aussi sombre. L’incapacité chronique à attirer des investissements directs étrangers, conjuguée à une inflation galopante et à des pénuries chroniques, illustre la profondeur de la crise. Les infrastructures en ruine, l’insécurité alimentaire rampante et l’effondrement des secteurs clés, tels que l’agriculture et la santé, témoignent de la désintégration progressive d’un État qui devient de plus en plus incapable de répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Le Burundi est un exemple parfait de l’échec des nations. Mais les nations ne sombrent pas uniquement à cause des décisions de leurs dirigeants ; elles échouent aussi parce que leurs citoyens se résignent à l’échec. Depuis l’indépendance, le Burundi a connu 15 gouvernements distincts (selon les classifications), chacun ayant pris des décisions contribuant à l’instabilité actuelle. Pourtant, aucun régime n’a atteint le niveau d’inefficacité du gouvernement actuel, dirigé par le Président Évariste Ndayishimiye.
A l'échelle planétaire, Evariste Ndayishimiye est sans nul doute l'unique chef de l'Etat qui pleurniche, résigné et incapable de sévir face aux cadres et agents qui s'en mettent plein les poches au lieu de se soucier de l'intérêt commun. Croit-il en ce qu'il dit ou présente-t-il simplement des larmes de crocodile pour se faire bien voir devant des burundais affamés ?
Evariste Ndayishimiye est tout sauf idiot. Il est au courant de tous les ennuis qui assaillent les Burundais. Il est pertinemment conscient que le peuple est éprouvé par la pauvreté, la faim, les pénuries diverses, l'avenir incertains des enfants sans éducation consistante. Mais, il est incapable d'y faire face, lui et le système CNDD-FDD dont il est issu. Par conséquent Il ment. Il ment pour que les burundais ne se sentent pas perdus. Il ment pour se faire bien paraître. Il ment pour compenser ses insuffisances. Il ment comme mode de gouvernance.
Alors que le ministre chargé des finances justifie la pénurie par celle des devises dans le pays, le chef de l'Etat et son premier ministre évoquent le trop-plein de véhicules importés annuellement par les Burundais.Leurs points de vue croisés montrent à suffisance que les uns et les autres se fourvoient ou versent dans des mensonges éhontés.
Dix-neuf ans après que le parti CNDD-FDD est au pouvoir, les hauts responsables sont bien obligés de se rendre à la triste évidence : l’avion « Burundi » n’a plus de pilote, il est entrain de s’écraser, et le peuple avec. Est-ce à cause de l’absence du pilote dans le cockpit ? Existe-t-il un pilote, mais qui ne dispose pas de capacités nécessaires de pilotage, pour conduire ce gros avion « BURUNDI », et le conduire à bon port ?
En dépit de la haine et de la méfiance entre Kigali et Kinshasa, les autorités congolaises n'ont jamais daigné fermer les frontières terrestres avec le Rwanda. Car dans son for intérieur, la RDC est pertinemment convaincue qu'elle a besoin du Rwanda pour tenir un minimum de vie dans sa partie de orientale.Et pour preuve. A l'est de la RDC, la population congolaise, réclame déjà le début d'un dialogue entre les deux parties pour trouver un terrain d'entente et rétablir la paix.
Il est désormais clair pour tout observateur avisé que cette gestion ruineuse d’entreprises étatiques qui, même si elles étaient encore peu performantes (car soumises à la bureaucratie étatique), étaient autrefois rentables, est intentionnelle. Les caciques du régime CNDD-FDD veulent donc faire table rase du paysage industriel burundais dans le domaine public. Simplement pour créer leurs propres entreprises avec de l'argent illicitement amassé en grugeant les citoyens, contribuables.
Pour illustration, Evariste Ndayishimiye prend l'exemple d'un avocat (fruit d'avocatier) vendu à 100 Fbu au fin fond de la commune Nyabihanga (Mwaro) alors qu'il s'acquiert à 5 dollars (environ 5000 Fbu) dans une ville étasunienne (USA).Evariste Ndayishimiye se perd aussi en conjectures, souvent avec des blagues de comptoirs, en se moquant notamment d'autres goinfres qui, à table, se servent une pâte comparable au mont Kilimandjaro (réputée la plus haute montagne d'Afrique).
Lors de la crise de sécession du Katanga, l’Armée Nationale Congolaise (ANC) a profité du soutien des troupes de Nations Unies. Pendant la rébellion Muleliste, il fallut l’intervention des mercenaires français et Belges. Les troubles causées par des mercenaires Européens en 1967 ont été contenus par une aide du président du Burundi, Michel Michombero. En réaction à la guerre de 80 jours, Mobutu a fait appel à l’intervention des forces françaises. Kabila père s'est appuyé sur les forces des pays de la SADC pour contrer les avancées de la rébellion du RCD.
L'implication des forces burundaises aux côtés des FARDC et tous leurs alliés y compris les FDLR en RDC contre le M23 a divisé l'opinion. Présentée comme un devoir régional par Ndayishimiye, cette intervention est vue à l’échelle interne comme risquée et impopulaire, car elle laisse bien de questions sans réponse, notamment au sujet de la pertinence d’un tel engagement soulevant des questions sur sa pertinence ainsi que sur les coûts humains et financiers y afférents.
Lieutenant-Colonel Jacques Nijimbere, commissaire municipal et commandant du Bureau spécial de recherche (BSR) est responsable d'une cellule de détention provisoire à BSR d'une capacité d'accueil limitée à 46 détenus. Selon la CNIDH, il a réussi à y enfermer 322 hommes et 38 femmes accompagnés d'enfants de moins de 3 ans. Pire encore, plus de 360 âmes partagent une seule toilette bouchée et un seul robinet sec, donc sans d'eau courante.
Ce qui a alarmé l'équipe du FMI, selon des sources de la banque centrale, c'est le manque de réserves de devises malgré tous les prêts et aides reçus. Le pays dispose d'une petite réserve qui ne couvre que 0,5 mois d'importations. Le Burundi était déjà un mauvais élève en matière de réserves monétaires. Déjà, en 2018, le taux de réserves dans les pays d'Afrique de l'Est était de 5,25 % au Kenya, 8 % en Tanzanie, 10 % en Ouganda, 5 % au Rwanda et 3 % au Burundi.
C'est vrai que depuis deux ans, à titre exemplatif, au moins une dizaine de magistrats et cinq administrateurs de commune ont été arrêtés et écroués dans plusieurs provinces burundaises pour des affaires de corruption présumée ; c'est aussi vrai qu'une autre quinzaine d'administrateurs ont déjà été démis de leurs fonctions pour les mêmes motifs ; mais ce n'est qu'un leurre. De la poudre aux yeux des citoyens foncièrement niais qui pourraient croire qu'ils ont investi un Robin des bois en juin 2020 qui volera aux riches pour donner aux pauvres.
S'il est indécent de gloser sur une telle horreur, il est encore plus révoltant de constater le peu de compassion dont a fait montre le gouvernement vis-à-vis des familles des victimes. Pas le moindre jour de deuil national déclaré. Aucune décision de mettre les drapeaux en berne en signe de deuil pour ces vaillants héros fauchés sur le champ de bataille. Le gouvernement les traite comme de la vraie chair à canon. Dans sa première conférence de presse organisée à son Palais de Bujumbura le 10 mai, le Chef de l'Etat n'y a même pas fait allusion.
Selon des statistiques dont le Pape est personnellement au courant, la population burundaise de l'Eglise Protestante est passée de 5% en 1990 à 21,6% en 2020, pendant que la proportion de l'Eglise Catholique est passée de 80% à 61% entre 1990 et 2020.La courbe va décidément decrescendo pour les catholiques et Vatican s'en émeut.Il sied de rappeler, à toutes fins utiles, que le Pape Jean Paul II a effectué une visite au Burundi en 1990. C'est la dernière visite si haute autorité ecclésiastique catholique au Burundi.
Alors que le chef de l'Etat burundais s'active pour faire semblant de vouloir tirer le pays de l'isolement légendaire dans lequel l'a confiné le défunt président Pierre Nkurunziza et ses sbires (dont Gélase Ndabirabe et Evariste Ndayishimiye), Gélase Ndabirabe, désormais président de l'Assemblée nationale navigue à contre-courant et milite tout aussi activement pour le « rejet des colons et tous leurs ménestrels payés pour louer et quémander.»
Ces sorties médiatiques contre l'incompétence de l'ANC lui vaudra d'être snobé par les organisateurs des funérailles de Nelson Mandela qui pensaient l'humilier. Lorsque le peuple sud-africain a appris qu'il n'avait pas été invité par l'ANC aux funérailles de Mandela, une révolte nationale a forcé le parti au pouvoir à revenir sur son camouflet. Sous le poids de la colère des sud-africains, l'ANC a été forcé de l'inviter, mais il lui a été demandé de prêcher lors d'un magnifique mémorial organisé à l'abbaye de Westminster.