Selon une source proche de cette Chambre haute du Parlement, cette pandémie a en effet eu le culot d'atteindre une dizaine de députés et quelques membres du staff. Les résultats têtus des tests sont tombés ce week-end et, confinés illico chacun à leur domicile, les honorables députés sont en soins intensifs.La nouvelle a eu l'effet d'une bombe et, dans la foulée, la police est descendue dans les rues pour vérifier si, dans les bus et autres transports en communs, les mesures barrières sont respectées : port des masques pour les passagers, kits de lavages des mains, etc
Un rapide coup d'œil sur la section des information du site [www.afroamerica.net] montre un fait clair et indéniable: le "réseau" n'a rien d'un réseau et certainement pas de standards professionnels ou aucune once de rigueur et d'autorité pour décerner des titres ou distinctions à quiconque, encore moins aux hommes ou femmes d'État.Notre enquête a révélé que ce soi-disant "network" est dirigé par des extrémistes hutus rwandais exilés aux États-Unis (Baltimore). Le fondateur est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le génocide de 1994 contre les tutsis au Rwanda.
Tout est dans la force du symbole. Pierre Buyoya cristallisait peu ou prou la nomenklatura tutsie qui aurait vassalisé les hutus des décennies durant. Sa mort est donc un non-événement en cette période de revanche et de réification massive des tutsis.
Cette concentration du pouvoir sous la présidence au détriment du bureau du premier ministre expose la lutte interne pour le contrôle du pouvoir qui existe depuis longtemps au sein du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Visiblement, le président Evariste Ndayishimiye ne fait pas confiance à son Premier ministre pour s'occuper de manière responsable des départements en charge de l'économie ou des entreprises d'État qui opèrent dans les sphères stratégiques du pays et susceptibles de générer le plus de revenus.
Parti historique auquel le Burundi doit son indépendance, l’UPRONA était considéré comme porte-voix de la minorité tutsie, exclue, persécutée et cible d’un génocide programmée. Mais pour des intérêts bassement matériels, ses leaders ont mis de l’eau dans leur vin et ont idéologiquement rejoint le camp des bourreaux.
Si la doctrine en matière de gestion de la crise sanitaire a changé, l’habitude de la main forte répressive et du verbe menaçant ne semble pas prête à disparaître. Ce qui avait paru comme un début prometteur vire facilement en amateurisme et Evariste Ndayishimiye a commencé à ressembler davantage à un apprenti dictateur, plus cruel que son prédécesseur mais moins apte à contrôler les rivalités internes au sein du parti au pouvoir.
Selon des observateurs, cette campagne qui intervient trois mois après une autre campagne -toute aussi nationale- de recensement des jeunes chômeurs, cacherait un autre agenda non officiel et plutôt ravageur. Car certaines questions sont inquiétantes dans un Burundi profondément déchiré par la haine et l'aversion ethniques à relent génocidaire.
Evariste Ndayishimiye se révèle finalement être un joker hutu en mode vengeance. Il vient astucieusement de choisir le mois d’octobre pour piocher sur le dossier de l’assassinat de Melchior Ndadaye, avant d'interdire la commémoration de la mémoire des élèves tutsis brûlés vifs au lendemain de l'assassinat du président Ndadaye par les hutus de la commune natale du président Evariste Ndayishimye.
« Il avait été présenté dans les médias burundais et sur les réseaux sociaux notamment comme un homme plutôt modéré, plutôt ouvert, en tout cas plus ouvert que son prédécesseur Nkurunziza. Finalement, on s'est rendu compte assez rapidement qu'encore une fois c'est la ligne conservatrice du pays qui l'emporte, qui a le dessus », a déclaré Valeria Alfieri.
C’est ainsi qu’à l’instar de Pierre Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye reste insensible aux crimes en cours, s’enferme dans une tour d’ivoire et refuse de sortir du pays ou d’intégrer la cour des grands de ce monde. Incapable de faire autrement, il laisse le désordre s’installer.Le fonctionnement des institutions est déjà enrayé. Pour assouvir ses appétits gloutons, le premier ministre Alain Guillaume Bunyoni lorgne sur certaines entreprises juteuses comme la REGIDESO qu’il envisagerait privatiser pour mieux s’en approprier.
En cette période de pandémie de Covid-19, l'un et l'autre appréciera la distanciation sociale qu'il y a entre « ministre » et « chef de bureau ». Evariste Ndayishimiye fait des anciens du régime des tâcherons à la présidence de la République
En somme, malgré tous les efforts frénétiques menés par Albert Shingiro, l'un des diplomates les plus maladroits du pays, le régime risque d'être déçu par la réponse des donateurs, à moins qu'il ne s'efforce à proposer des politiques cohérentes et convaincantes qui abordent les plus grands problèmes d'équité, de justice indépendante, de droits de l’homme et de bonne gouvernance. Contrairement au discours politique public devenu populiste, les autorités sont bien conscientes du fait que le Burundi, officiellement pays le plus pauvre du monde, ne peut, sans l'aide étrangère, se sortir du gouffre économique dans lequel il a plongé. Malheureusement, les donateurs étrangers sont devenus plus exigeants car ils sont eux aussi sous la pression de leurs citoyens pour exiger les normes de gouvernance les plus élevées.
Au Burundi, les livres d’histoire inscriront sûrement désormais la date du 08 juin 2020 dans leurs pages. C’est en effet ce jour-là que décède, à 55 ans, le président Pierre Nkurunziza, après 15 années de règne sans partage sur ce petit pays d’Afrique de l’Est. Généralement considéré comme un dictateur au sein de l’opinion publique internationale, le désormais ex-président laisse derrière lui un pays marqué par la pauvreté et la violence. Après près de deux décennies au pouvoir, quel est le bilan du président Pierre Nkurunziza ?