La guerre congolaise donne aux officiers-militants du CNDD-FDD une occasion de se débarrasser des ennemis en son sein

D'après les témoignages concordants, la haute hiérarchie de l'armée burundaise est pertinemment consciente du danger qui guette les infortunés qui héritent de cette mission dans la province de Kivu. Ils sont candidats à la mort.C'est ainsi que, au moment de la composition des listes des militaires préalablement identifiés pour cette mission, aucun cadre hutu (et Dieu sait qu'ils sont nombreux au sein de la FNDB) ne daigne y désigner un proche.

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Burundi Daily
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8.2.2024
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Sécurité

L'armée burundaise enterre massivement, ces derniers jours, des dizaines de ses soldats tués lors de violents affrontements qui les opposent aux rebelles du M23 à l'est de la RDC.

Rien que la semaine dernière, au moins trois officiers ont été fauchés et plusieurs dizaines de soldats de rang.

D'autres sont portés disparus et bien d'autres encore ont décidé de se rendre à l'ennemi ou de rejoindre le camp rebelle de leur propre gré.

Selon des sources bien informées, les victimes sont majoritairement issues de la composante ethnique tutsie ou, dans une moindre mesure, de l'ancien mouvement rebelle FNL.

Plus de 80% des soldats dépêchés dans cette mission suicidaire et mortifère sont des tutsis. Les rares hutus qui les y accompagnent sont dans la logistique, sinon au niveau du haut commandement. Ils ne sont donc pas directement aux prises avec le feu rebelle. Et pour cause.

D'après les témoignages concordants, la haute hiérarchie de l'armée burundaise est pertinemment consciente du danger qui guette les infortunés qui héritent de cette mission dans la province de Kivu. Ils sont candidats à la mort.

C'est ainsi que, au moment de la composition des listes des militaires préalablement identifiés pour cette mission, aucun cadre hutu (et Dieu sait qu'ils sont nombreux au sein de la FNDB) ne daigne y désigner un proche.

Or, rares sont les militaires hutus qui n'ont pas d'amis ou de parentés dans la haute sphère de ce corps. Ils sont donc épargnés à dessein. Ou ils sont plutôt choisis pour la Somalie, la Centrafrique et bien d'autres missions moins risquées mais payantes.

La grogne est donc sonore. Car cette dichotomisation du corps de défense (les bons pour la RDC Vs les autres pour ailleurs) dès lors qu'il est question d'aller fouler le sol de la RDC est trop voyante. Les ex FAB, forces armées burundaises (d'avant le brassage des combattants) sont en première ligne pour la guerre en RDC d'où ils ne viennent pas sain et sauf. Tandis que les ex FDD (mouvement rebelle devenu parti présidentiel), sont dignes des autres missions où ils sont souvent envoyés et d'où ils reviennent hyper friqués comme la Somalie, la RCA ou ailleurs.

Résultat, ce sont eux qui toisent la pauvreté ambiante dans le pays et qui construisent insolemment des maisons à étages dans les quartiers huppés de Bujumbura. C'est ça les faits. Le reste, notamment les élucubrations des autorités sur l'unité retrouvée des Burundais, n'est que de la fioriture.

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