Selon des sources proches de ce dossier, cette annulation surprise est liée au fait que le Conseil d'Admin illégal de Kira Hospital s'est constitué partie civile à la dernière minute disant qu'il a des éléments à charge.Pourtant, dans la fraicheur de l'arrestation du Docteur Christophe Sahabo, le Conseil d'Administration de Kira Hospital avait signifié à Maître Sandra Ndayizeye, alors avocate du Docteur Christophe Sahabo, qu'il ne s'était constitué ni partie plaignante ni partie civile étant donné qu'il n'avait aucun élément de chargé à l'endroit du Docteur Christophe.
Sa détention, visiblement commanditée par le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye qui chapeaute le système CNDD-FDD est tout un symbole. Pour certains observateurs, un symbole d'une haine poisseuse envers les tutsis qui ronge encore certains hommes forts du régime CNDD-FDD. Car s'il avait été un hutu tel Côme Manirakiza, ancien ministre de l'énergie qui a impunément bouffé tout un projet de barrage hydroélectrique, ou Barthélémy Ntakarutimana alias Shopping, ou encore Adrien Ntigacika Christophe n'aurait jamais été inquiété.
Selon des sources auprès du Tribunal, parmi les personnalités concernées par d'imminents mandats d'arrêt de la CPI figurent le général Alain Guillaume Bunyoni récemment éjecté du sérail par ses compagnons du maquis qui contrôlent le pouvoir sous le label CNDD-FDD.Devant la CPI, six chefs d'accusations vont peser sur les responsables à indexer collectivement et individuellement : « Il s'agit notamment de meurtre et la tentative de meurtre, de l'emprisonnement ou la privation grave de liberté, de la torture, du viol, de la disparition forcée et de la persécution »
Selon des sources bien informées, le chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye aurait mis en place une équipe d'experts chargés d'élucider tout un tas de dossiers économiques impliquant le général Bunyoni avec un fort relent de corruption.Il s'agit notamment de la récente longue pénurie de carburant née de la perturbation des activités du patron de la société Interpetrol à qui Bunyoni aurait demandé une rançon en échange des exonérations abusives et imméritées. Il avait tissé un réseau mafieux avec lequel il partageait le butin, en pétrole ou dans bien d'autres affaires
En réalité la cible principale du chef de l'Etat burundais n'était autre que le général Alain Guillaume Bunyoni, ancien premier ministre éjecté le 7 septembre pour tentative de putsch mais toujours libre comme le vent. A défaut de pouvoir le coffrer comme c'est coutume pour tout autre élément qui dérange ou que le pouvoir veut mâter, Evariste Ndayishimiye essaie d'user des organes du parti au pouvoir comme démonstration de force. Mais le fait qu'il ait accusé son premier ministre de tentative de putsch et que ce dernier reste libre est une démonstration de sa faiblesse.