Cette mystérieuse fusillade est intervenue le jour même où le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye et son épouse, s'étaient joints aux paroissiens de Kibumbu, à quelques encablures du lieu du drame, pour célébrer la fête de Pâques. Le Chef de l'Etat l'a annoncé via son compte twitter. «Le Couple Présidentiel s'est joint aux Chrétiens de la Paroisse Kibumbu de la province de Mwaro dans la célébration pascale. Son Excellence Evariste Ndayishimiye s'est réjoui de la réhabilitation de cette église, qui a été rendue possible par la foi et les œuvres des paroissiens».
Sur ordre du Chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, plusieurs militaires burundais s’acheminent massivement depuis quelques jours à l’est de la RDC pour traquer des rebelles burundais de RED-TABARA (Résistance pour un Etat de droit) et du FNL (Front national de libération) qui s’apprêtent à saper le régime de Gitega.Selon des témoignages concordants des riverains de la Rusizi, l’horrible tragédie dont l’armée burundaise a fait les frais s’est déroulée au pied de la colline de Kaburantwa à la transversale VI de la commune de Buganda dans la province de Cibitoke.
« Ils sont tombés dans une embuscade d’hommes armés quand ils intervenaient pour secourir leurs compagnons d’armes attaqués sur les positions de Kuntebeyumugisha et Twinyoni (réserve naturelle de la Kibira) », rapportent en guise de témoignages des habitants de la localité.Les victimes allaient porter main forte aux militaires burundais pris en tenaille par la rébellion rwandaise des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), postés sur Marura (le plus grand campement de l’armée burundaise dans la Kibira).
Comme à ses habitudes, la police se mure encore dans un silence assourdissant. Le porte-parole du Ministère chargé de la sécurité, Pierre Nkurikiye, affine encore son tissu de mensonges pour narguer l’opinion et dédouaner le policier assassin.Sa version des faits est encore attendue mais tout se sait déjà.Selon des observateurs, une bonne partie de policiers burundais ont la gâchette facile parce qu’ils sont constamment sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue.
Assassinats ciblés, exécutions extra-judiciaires, emprisonnements, à la pelle, des opposants, etc...en matière de violation des droits humains, Evariste Ndayishimiye est l'alter ego de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. Les anciens militaires issus de l'ethnie tutsie qui ont servi la République dans le cadre de l'ancienne armée (Forces armées burundaises, FAB) sont particulièrement dans le collimateur. Selon la dernière alerte lancée par des défenseurs des droits de l'homme, deux ex-FAB viennent d'être froidement assassinés par un commando mortifère
Selon des témoignages concordants, Un certain Burokoye, membre très actif de cette milice des jeunes Imbonerakure (bras civil armé du parti au pouvoir au Burundi) est de ceux qui inspirent le plus une peur bleue aux réfugiés, que ce soit en Tanzanie ou dans le sud du Burundi. Escorté par un policier tanzanien surnommé Rasta et tous les deux bien gardés par d'autres policiers burundais, il a été aperçu ce mardi dans un hôtel huppé de Nyanza-lac, bordant le lac Tanganyika chez un certain Cyprien. Rasta est aussi connu pour ses exactions.
Selon un policier burundais opérant sur la frontière de Nyamuzi, « le groupe aurait cherché à se ravitailler avant d’être repéré puis chassé par des militaires rwandais ». « Il est difficile pour eux de trouver de la nourriture au Burundi ces derniers temps. Car notre armée les traque comme jamais »
Selon une source à l'Etat-major de l'armée burundaise, Prime Niyongabo a regroupé, le 29 septembre dernier, les commandants d'unités d'infanterie de la première division (provinces de Bujumbura mairie, Bujumbura rural, Cibitoke, Bubanza et Muramvya) et troisième division (provinces de Kayanza, Ngozi, Muyinga et Kirundo) à Rwegura.
Bien que le nouveau Président burundais, Evariste Ndayishimiye, ait récemment balayé d'un revers de la main la persistante idée d'attaques rebelles, pourtant réelles et concomitantes dans plusieurs provinces burundaises depuis quelques mois, il n'est pas moins vrai que ces attaques intempestives le tourmentent sans cesse. C'est ainsi que, sur son ordre, deux bataillons aguerris viennent d'être lâchés dans l'épaisse réserve de la Kibira avec armes et bagages pour traquer et au mieux mettre hors d'état de nuire ces rebelles invétérés.
Dans les communes de Buganda et Rugombo, environ 100 personnes ont déjà été arrêtées. Selon des proches et des voisins, ces personnes sont prises pour des rebelles venus du Rwanda ou de la République démocratique du Congo, RDC pour saper le régime CNDD-FDD.Les policiers profitent en outre de ces visites intempestives pour racketter les ménages et dépouiller les civils.
« Ces derniers jours, plusieurs personnes sont victimes d'arrestations arbitraires pendant que d'autres sont tuées et/ou kidnappées, accusées de collaborer avec des groupes armés rebelles. Les proches des victimes témoignent que la majorité sont de la composante ethnique tutsi dont des ex-membres de l'ancienne armée (Forces Armées Burundaises) aujourd'hui démobilisés », constate cette organisation de la société civile.
SOS-Torture/Burundi a été initiée en 2015 dans l'objectif d'informer l'opinion nationale et internationale sur les violations graves des droits de l'homme en cours au Burundi à travers des rapports de monitoring notamment sur la torture, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées, les violences sexuelles et les exécutions sommaires.
Selon des témoins, environ cent personnes auraient été arrêtées alors que des dizaines d'autres ont déjà pris leurs jambes au cou, fuyant la répression, toujours aveugle, des policiers et de leurs acolytes non officiels, Imbonerakure.
Selon des sources sur place, la colère des policiers est si intense que les personnes arrêtées sont menottées et violentées avant d'être embarqués sans façon et pour une destination inconnue. Comme dans les provinces de Rumonge, Bujumbura rural et Bururi, des jeunes élèves tutsis en vacance sont aussi ciblés.
Alors que l'insécurité monte d'un cran, le Ministre des Affaires de la Communauté Est Africaine, de la Jeunesse des Sports et de la Culture, Ezéchiel NIBIGIRA vient d'appeler les Imbonerakure à se lever comme un seul homme pour veiller à la sécurité.