Englué dans une crise politique et socioéconomique qui risque de mener à l'implosion généralisée dans pas longtemps, en froid contre Kigali pour des raisons étonnamment puériles, militairement en guerre contre le M23 pour le grand plaisir de Kinshasa, le Burundi est en porte-à-faux dans ce puzzle dont les autorités ont du mal à déceler les enjeux stratégiques, mis à part les réflexes ethnistes.
Aucune délégation n'est venue par exemple d'Afrique de l'Est. Même la Tanzanie a boudé la fête malgré ses accointances avec le parti présidentiel au Burundi, CNDD-FDD. D'aucuns estiment que cette absence serait liée à la confirmation, en appel, de la détention à perpétuité du général Alain Guillaume Bunyoni, jugé trop proche des faucons du régime en Tanzanie; qui, dit-on, le préfèrent à Ndayishimiye comme président du Burundi.
En dépit de la haine et de la méfiance entre Kigali et Kinshasa, les autorités congolaises n'ont jamais daigné fermer les frontières terrestres avec le Rwanda. Car dans son for intérieur, la RDC est pertinemment convaincue qu'elle a besoin du Rwanda pour tenir un minimum de vie dans sa partie de orientale.Et pour preuve. A l'est de la RDC, la population congolaise, réclame déjà le début d'un dialogue entre les deux parties pour trouver un terrain d'entente et rétablir la paix.
Emery Igiraneza, président de MAP - BURUNDI BUHIRE: « En ce jour de commémoration du 30ème anniversaire du génocide contre des tutsis du Rwanda, le Mouvement d'Actions patriotique se joint à vous pour commémorer cette tragédie sans nom qui a emporté des centaines de milliers de tutsis simplement à cause de leur ethnie»
Selon des observateurs avisés, Evariste Ndayishimiye fait ce déplacement surprise à Kinshasa pour empocher le magot promis, en contrepartie de l'engagement controversé de son armée et de la milice des jeunes Imbonerakure (appendice du parti présidentiel CNDD-FDD) dans la guerre contre le mouvement rebelle congolais M23 qui, ces derniers jours, menace de prendre Goma, capitale du Nord-Kivu.Evariste Ndayishimiye en a fait un projet personnel, source de millions de dollars sans aucune trace dans le Budget général de l'Etat.
Du côté de l'armée burundaise, cette nouvelle donne va changer les choses : d'abord parce que les soldats burundais vont se battre sous un commandement autonome et professionnel. Ensuite car leur mission sera plus valorisée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Enfin, les victimes seront honorées et leurs familles assistées. Ce qui n'était pas le cas aujourd'hui. C'est aussi pour la première fois que le Burundais communique sur la présence de ses troupes à l'est de la RDC, dans un cadre bilatéral.
Cette audience était consacrée aux échanges autour des questions liées au développement, à la paix et à la sécurité dans la Région des Grands Lacs. Le fait que Ndayishimiye ait choisi d'insérer ses problèmes avec le Rwanda dans une telle réunion est la preuve de ses priorités : faire plaisir à Tshisekedi en poussant l'agenda anti-rwandais de la RDC.
Lors de la crise de sécession du Katanga, l’Armée Nationale Congolaise (ANC) a profité du soutien des troupes de Nations Unies. Pendant la rébellion Muleliste, il fallut l’intervention des mercenaires français et Belges. Les troubles causées par des mercenaires Européens en 1967 ont été contenus par une aide du président du Burundi, Michel Michombero. En réaction à la guerre de 80 jours, Mobutu a fait appel à l’intervention des forces françaises. Kabila père s'est appuyé sur les forces des pays de la SADC pour contrer les avancées de la rébellion du RCD.
L'heure est donc grave et les tractations se poursuivent. Le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye et le chef du parti Révérien Ndikuriyo sont à couteaux tirés. Le premier veut peser de tout son poids dans la balance pour éjecter le second. Mais ce dernier s'accroche à sa popularité, notamment au sein des Imbonerakure qu'il encadre et dont il encourage la violence.
L'implication des forces burundaises aux côtés des FARDC et tous leurs alliés y compris les FDLR en RDC contre le M23 a divisé l'opinion. Présentée comme un devoir régional par Ndayishimiye, cette intervention est vue à l’échelle interne comme risquée et impopulaire, car elle laisse bien de questions sans réponse, notamment au sujet de la pertinence d’un tel engagement soulevant des questions sur sa pertinence ainsi que sur les coûts humains et financiers y afférents.
Un communiqué du gouvernement burundais a fait le tour de la toile ce mardi pour dire, notamment, que « le gouvernement du Burundi a appris avec stupéfaction les allégations non fondées et fallacieusement attribuées sciemment à son excellence Evariste Ndayishimiye, président du Burundi, sur des désinformations savamment entretenues par les propagandistes du régime rwandais ».
Pour rappel, le chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, qui était à Kinshasa, en RD Congo, pour l'investiture du président congolais, samedi, s'est entretenu avec la jeunesse congolaise des questions de sécurité dans la région. Le chef de l'État burundais, qui est le champion de l'Union africaine pour l'agenda jeunesse, paix et sécurité, a déclaré qu'il était nécessaire de poursuivre la lutte jusqu'à ce que les Rwandais commencent à se lever.
La justice rwandaise a déjà transmis au Burundi les dossiers de 670 ressortissants burundais accusés d'avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda, et a même lancé des mandats d'arrêt internationaux contre certains accusés qui se la coulent douce à Bujumbura ou ailleurs dans le pays.
D'après les données renseignées par l'ONG SOS Torture/Burundi, une trentaine de ressortissants rwandais ont été remis aux autorités rwandaises jeudi et vendredi, rien qu'au poste-frontière de Ruhwa, dans la province de Cibitoke. Selon des observateurs, les autorités burundaises avaient déjà ciblé les citoyens rwandais à arrêter, en intimant aux responsables provinciaux l'ordre de recenser tous les étrangers et de transmettre la liste de ceux qui y vivent au ministre de l'intérieur.
« Ndayishimye comprend très bien que la situation économique catastrophique dans laquelle se trouve le pays fait de lui une cible facile pour un coup d’État. Peut-être alors pense-t-il que s’il parvient à sauver l’économie ou créer une situation chaotique et tensions entre son pays et le Rwanda, il renforcera son emprise sur le pouvoir. »
En effet, pour maintenir leur influence sur la RDC et stopper net la pénétration chinoise, les occidentaux ont sorti leur outil de désintégration (des pays) contre ce géant de l'Afrique centrale. Cet outil n'est rien d'autre que la haine contre les Tutsis. C'est là "l'opium" ou le catalyseur de la désintégration des pays des grands-Lacs, voire au-delà. Elle mobilise la masse et provoque des soulèvements populaires dans les pays de la sous-région (Rwanda, Burundi et RDC) et leurs voisins directs ou indirects.
La veille, le chef de l'État burundais avait assumé son soutien à la RDC dans sa guerre contre le M23. « Le feu qui brûle la RDC est le même qui peut brûler le Burundi demain....j'appelle par conséquent tous les Burundais à soutenir la RDC dans son combat contre les rebelles du M23 » disait-il lors d'une émission publique, diffusée par la radio et la télévision d'état. Autant Gitega s'engage à travers le choix présidentiel de pactiser avec Kinshasa, autant il vilipende et diabolise Kigali, accusé de tous les mots.
Officiellement, le Burundi botte toujours en touche et refuse obstinément de commenter ces propos de l'ONU malgré les évidences, en l'occurrence ses nombreuses victimes dans les rangs de l'armée, ou des centaines de militaires, toutes catégories confondues, qui ont refusé de se laisser canarder comme des mouches sous le drapeau congolais.
Afin d'aider le M23 à faire face aux dépenses inhérentes à cette dignité demandée, Athanase Karayenga ou plutôt Bene Burundi s'engage à « lancer une collecte publique et transparente de fonds à envoyer intégralement à une organisation humanitaire recommandée par M23 » afin de les lui faire parvenir.
Evariste Ndayishimiye est donc au pied du mur. Bujumbura, la capitale économique, n'est plus ravitaillée en carburant depuis près de deux semaines.Il sied de rappeler que le Burundi importe pratiquement tout ce qu'il consomme. La pénurie d'essence interdit désormais aux camions de venir jusque dans Bujumbura.À Bujumbura, on commence à manquer de tout : charbon de bois, même les haricots et les bananes commencent à manquer sur les marchés.
Mystère et désolation pour les autorités du Burundi. Pourtant, le pays vient d'être brillamment élu membre du Conseil des droits de l'homme pour la période allant de 2024 à 2026.Le ministère des Affaires étrangères s'était réjoui, sur le réseau X, « d'une élection qui témoigne de la confiance de plus en plus grandissante des États membres de l'ONU ». Il aura vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué.Le Burundi n'inspire pas encore confiance à la communauté internationale.
L'armée burundaise n'a pas encore réagi à ces allégations qui deviennent, pourtant, de plus en plus récurrentes.Pour rappel, en mai dernier, des militaires burundais déployés à l'est de la RDC avaient été accusés de collaborer avec des rebelles rwandais.A cette époque, le Burundi avait fermement rejeté de telles allégations.« Nous déplorons que certaines personnes mal intentionnées comme la télévision rwandaise RTV aient lancé des accusations sans fondement contre les soldats burundais déployés au Nord-Kivu », avait alors déclaré le colonel Floribert Biyereke.
Devant les médias locaux, Evariste Ndayishimiye explique la portée : «L'accord concerne surtout l'entraide entre systèmes de défense. Cela concerne la formation ou encore les patrouilles au niveau des frontières. D'ailleurs, on le faisait déjà avant le déploiement de la force régionale de la communauté des États de l'Afrique de l'Est. Nous voulons actualiser ce que nous faisons ensemble».Le chef de l'Etat burundais en profite pour souligner l'étroitesse des liens naturels entre le Burundi, qu'il incarne, et la RDC.
Le casting de la délégation burundaise à Kigali est hyper symbolique. Issu de la communauté ethnique tutsie, le général André Ndayambaje est aux affaires avant et pendant la crise du 3ème mandat présidentiel du défunt président, Pierre Nkurunziza. Aux yeux du régime, il est censé être à même de convaincre les autorités rwandaises et les réfugiés burundais de la paix retrouvée et de la nécessité, pour tous les réfugiés burundais, de regagner le bercail.
Il ne tarit pas d'éloges face au nouveau Président burundais, Evariste Ndayishimiye qui lui en sait gré, cela va sans dire. Et pour cause. Lors de la commémoration du 60ème anniversaire de l'indépendance du Burundi en juillet dernier, Ndayishimiye lui a décerné un certificat d'honneur estampillé « Décernement de l'ordre de l'amitié des peuples » avec ce message combien élogieux :« Nous soussigné, Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi et Grand Chancelier des ordres nationaux décernons, à la classe de commandeur et à titre exceptionnel...»
Le président semble croire que l'image du pays et de son régime est écornée « À cause de ces gens-là, qui veulent faire des rapports biaisés... ». Comme un malade qui blâme le médecin qui vient de diagnostiquer sa maladie, le président fait un mauvais choix de cible pour son ire. Et pourtant il y a une façon générale de répondre aux questions qui dérangent sans jouer aux constations défensives. N'aurait-il pas été juste de soulever la questions de manque de capacités au sein de la police, justice and administration au niveau local?
En dépit des sanctions économiques prises en 2016 contre ce pays, malgré les joutes injurieuses et éhontées débitées à longueur de journaux par l'ancien porte-parole du parti présidentiel, (Gélase Ndabirabe), l'Union européenne a été le premier partenaire du Burundi au chapitre des dons. L'UE a en effet décaissé, entre 2015 et 2021, plus de 900 millions d'euros. Soit 33% des dons amassés par le pays auprès de ses partenaires bi et multilatéraux au cours de cette période. L'annonce a été faite le 10 juin dernier par l'ambassadeur Claude Bauchu, délégué de l'UE à Bujumbura
Il y a d'autres obervateurs qui disent que le régime de Gitega veut mettre la main sur le seul hôpital moderne du pays et le seul hôpital qui génère suffisamment de revenus pour attirer la convoitise des faucons du régime. D'autres suggèrent même qu'Evariste Ndayishimiye estime que la clinique appartiendrait en partie ou en totalité à son prédécesseur, feu Pierre Nkurunziza.Ces derniers jours, il a été noté que Ndayishimiye est entrain de défaire tous les grands projets initiés par son prédécesseur.
Selon des statistiques dont le Pape est personnellement au courant, la population burundaise de l'Eglise Protestante est passée de 5% en 1990 à 21,6% en 2020, pendant que la proportion de l'Eglise Catholique est passée de 80% à 61% entre 1990 et 2020.La courbe va décidément decrescendo pour les catholiques et Vatican s'en émeut.Il sied de rappeler, à toutes fins utiles, que le Pape Jean Paul II a effectué une visite au Burundi en 1990. C'est la dernière visite si haute autorité ecclésiastique catholique au Burundi.
"Quand un sujet est largement médiatisé, ça permet ensuite de mobiliser les négociateurs ou les bailleurs de fonds internationaux qui sont eux-mêmes sollicités par les parlements, par les électeurs. Il y a une chaîne qui va se faire et qui va permettre d'apporter davantage d'aides ou d'essayer d'avancer dans la résolution de conflits."
Les présidents rwandais et burundais semblent déterminés à tourner la page sombre des relations entre leurs deux pays à travers le réchauffement des relations diplomatiques. La seule pomme de discorde entre les deux est le renvoi au Burundi des opposants et acteurs politiques exilés au Rwanda et activement recherchés par Gitega qui les a déjà placés sous mandats d'arrêt international.Selon une source proche du parti présidentiel au Burundi, l'aile radicale incarnée par le premier ministre Alain Guillaume Bunyoni ne voit pas d'un bon œil cette démarche du Chef de l'Etat
Le Burundais Lambda ressent de la gêne, de l’insupportable même. Nul ne peut douter de leur complicité, des intérêts défendus. L’UE reprend donc langue avec les autorités burundaises, sans que rien n’ait changé sur le plan des droits de l’homme.Fier de cet inconditionnel comeback, les autorités burundaises se frottent les mains et annoncent gaillardement que l’Union européenne s’engagent à «relancer le dialogue politique » en vue de reprendre la coopération après près de 5 ans de suspension de la coopération, a annoncé lundi sur son site la présidence burundaise.
Selon l'envoyé du secrétaire général de L'ONU dans la région des grands Lacs, «le Rwanda a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises.....». Visiblement, l'ONU a décidé de caresser le régime de Gitega dans le sens du poil et parlent déjà d'un projet de rapatrier les opposants en commun accord avec le régime burundais. Et séduit par l'engagement de l'ONU qui veut jeter en pâture les opposants en exil, Evariste Ndayishimiye promet au Secrétaire général de l'ONU le délai qu'il avait demandé pour des «formalités administratives» avant la fermeture du bureau de l'Envoyé spécial.
Le Bureau de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU au Burundi avait été créé en 2016 au plus fort de la crise née de la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal. Sa mission fixée par l’ONU était, notamment, de «mener et coordonner les efforts politiques des Nations Unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi». Dans son dernier rapport sur le Burundi, le SG de l’ONU avait décidé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.
Il sied de rappeler que le MAE burundais, Albert Shingiro, avait toujours déclaré que la page 2015 est définitivement tournée, précisant que rien ne sera plus comme avant, notamment en ce qui est des relations entre le Burundi et l’ONU.
Accompagné de son épouse et 5 de ses ministres (défense, santé, agriculture, relations extérieures, commerce), le président burundais effectue depuis lundi une visite d’Etat de 5 jours en Guinée équatoriale.
Selon l’Ambassadeur du Burundi à Paris, la levée des mesures restrictives prises contre le Burundi par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) «constitue une avancée diplomatique importante et un message fort envoyé à toute la communauté internationale qui devrait en conséquence tourner définitivement la page de la crise de 2015».
Membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU depuis janvier 2018, la Guinée Équatoriale a toujours été un allié du Burundi et s’est tout le temps opposée à des réunions du conseil sur le Burundi et sanctions à envisager au cours des dernières années.
Depuis 2015, le Burundi boycotte multiples rencontres internationales, préférant la confrontation et une diplomatie à tonalités agressives. Avant sa mort, le président Pierre Nkurunziza n'avait quitté le Burundi qu'une seule fois depuis 2015 pour se rendre en Tanzanie voisine par voie routière. C'est cette diplomatie de confrontation qui d'ailleurs avait fait échouer les négociations qu'avait initiées la communauté des Etats de l'Afrique de l'Est pour essayer de résoudre la crise politico-sociale qui frappe le Burundi depuis 2015.