Le Burundais Lambda ressent de la gêne, de l’insupportable même. Nul ne peut douter de leur complicité, des intérêts défendus. L’UE reprend donc langue avec les autorités burundaises, sans que rien n’ait changé sur le plan des droits de l’homme.Fier de cet inconditionnel comeback, les autorités burundaises se frottent les mains et annoncent gaillardement que l’Union européenne s’engagent à «relancer le dialogue politique » en vue de reprendre la coopération après près de 5 ans de suspension de la coopération, a annoncé lundi sur son site la présidence burundaise.
Selon l'envoyé du secrétaire général de L'ONU dans la région des grands Lacs, «le Rwanda a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises.....». Visiblement, l'ONU a décidé de caresser le régime de Gitega dans le sens du poil et parlent déjà d'un projet de rapatrier les opposants en commun accord avec le régime burundais. Et séduit par l'engagement de l'ONU qui veut jeter en pâture les opposants en exil, Evariste Ndayishimiye promet au Secrétaire général de l'ONU le délai qu'il avait demandé pour des «formalités administratives» avant la fermeture du bureau de l'Envoyé spécial.
Le Bureau de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU au Burundi avait été créé en 2016 au plus fort de la crise née de la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal. Sa mission fixée par l’ONU était, notamment, de «mener et coordonner les efforts politiques des Nations Unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi». Dans son dernier rapport sur le Burundi, le SG de l’ONU avait décidé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.
Il sied de rappeler que le MAE burundais, Albert Shingiro, avait toujours déclaré que la page 2015 est définitivement tournée, précisant que rien ne sera plus comme avant, notamment en ce qui est des relations entre le Burundi et l’ONU.
Accompagné de son épouse et 5 de ses ministres (défense, santé, agriculture, relations extérieures, commerce), le président burundais effectue depuis lundi une visite d’Etat de 5 jours en Guinée équatoriale.
Selon l’Ambassadeur du Burundi à Paris, la levée des mesures restrictives prises contre le Burundi par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) «constitue une avancée diplomatique importante et un message fort envoyé à toute la communauté internationale qui devrait en conséquence tourner définitivement la page de la crise de 2015».
Membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU depuis janvier 2018, la Guinée Équatoriale a toujours été un allié du Burundi et s’est tout le temps opposée à des réunions du conseil sur le Burundi et sanctions à envisager au cours des dernières années.
Depuis 2015, le Burundi boycotte multiples rencontres internationales, préférant la confrontation et une diplomatie à tonalités agressives. Avant sa mort, le président Pierre Nkurunziza n'avait quitté le Burundi qu'une seule fois depuis 2015 pour se rendre en Tanzanie voisine par voie routière. C'est cette diplomatie de confrontation qui d'ailleurs avait fait échouer les négociations qu'avait initiées la communauté des Etats de l'Afrique de l'Est pour essayer de résoudre la crise politico-sociale qui frappe le Burundi depuis 2015.