Burundi/ONU: Divorce consommé, fermeture du Bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU à Bujumbura

Le Bureau de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU au Burundi avait été créé en 2016 au plus fort de la crise née de la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal. Sa mission fixée par l’ONU était, notamment, de «mener et coordonner les efforts politiques des Nations Unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi». Dans son dernier rapport sur le Burundi, le SG de l’ONU avait décidé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.

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Burundi Daily
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20.11.2020
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Diplomatie

Le nouveau Président burundais, Evariste Ndayishimiye vient de prouver une fois de plus à l’ONU qu’il est bien droit dans les bottes de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza en accentuant l’isolement du Burundi sur l’échiquier politique mondial.

Le voilà qui somme sans crier gare le Bureau local de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU à Bujumbura de mettre la clé sous le paillasson et de vider les lieux.

En effet, le Ministère burundais des affaires étrangères et de la coopération au développement a annoncé au SG de l’ONU la « fermeture » et la «liquidation», au 31 décembre, du bureau local de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU au Burundi, a-t-on appris d’une note verbale émanant dudit ministère.

« Le Ministère des affaires étrangères et de la coopération au développement voudrait, par la présente, notifier au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies la fermeture formelle et la liquidation du Bureau de l’envoyé spécial au Burundi au 31 décembre 2020», a déclaré dans cette note Albert Shingiro, MAE du Burundi.

Au lendemain d’un processus électoral réussi, Gitega estime que la présence de ce bureau onusien n’est plus nécessaire.

«Au terme d’un processus électoral réussi, le gouvernement du Burundi estime qu’une présence des Nations Unies à caractère politique  n’est plus pertinente et n’apporte aucune valeur ajoutée dans la vie quotidienne des citoyens burundais », a déclaré le ministre Albert Shingiro.

Le Burundi reste, cependant, disposé à coopérer avec l’ONU et ses démembrements dans le domaine du développement socio-économique.

«La situation générale dans le pays étant calme et stable…le développement économique est aujourd’hui le seul domaine phare qui a besoin d’un accompagnement de l’équipe-pays des Nations Unies et d’autres partenaires », a déclaré le MAE du Burundi.

L’ONU n’a pas encore réagi à cette décision des autorités burundaises.

Dans son dernier rapport sur le Burundi, le SG de l’ONU avait décidé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.

Le Bureau de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU au Burundi avait été créé en 2016 au plus fort de la crise née de la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal.

Sa mission fixée par l’ONU était, notamment, de «mener et coordonner les efforts politiques des Nations Unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi».

Selon des observateurs, les relations entre le Burundi et l’ONU vont en s’empirant suite aux rapports accablants régulièrement produits depuis 2016 par la Commission de l’ONU sur la situation des droits de l’homme.

Pour rappel, en février 2019, Gitega a fermé le Bureau local de l’Office de l’ONU pour les droits de l’homme.

En mai dernier, le Burundi avait aussi expulsé quatre experts de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), en pleine crise du coronavirus. Le Burundi s’est aussi désengagé de la Cour pénale internationale, CPI, en octobre 2017.

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