Faute d'électricité, le journal IWACU regrette d'avoir raté un numéro vendredi, courroucé, Museremu crache son venin sur lui

Trois vérités gênantes ressortent de ce message : absence d’électricité, pénurie d’eau, manque de carburant. Trois constats qui suffisent à mettre à nu l’incapacité chronique du régime CNDD-FDD à garantir les besoins vitaux de ses citoyens. Et pourtant, ce même pouvoir continue de se vanter de victoires électorales écrasantes, arrachées dans des conditions douteuses. À quoi servent ces « triomphes » si, derrière les discours, le pays est incapable d’assurer lumière, eau et carburant à sa population ?

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12.8.2025
Categorie:
Politique

Le colonel Alfred Museremu, bourreau emblématique de la répression sanglante des manifestations de 2015, n’a jamais digéré le professionnalisme du journal IWACU, dernier bastion médiatique indépendant encore debout au Burundi. Depuis des années, il voue à ce média et à son fondateur une haine froide, nourrie d’obsession. Sa dernière sortie enragée en est la preuve : il a publiquement appelé le Conseil national de la communication (CNC) à « sortir l’artillerie lourde » pour réduire au silence — au sens propre comme au figuré — Antoine Kaburahe et son équipe.

Ce qui a déclenché cette nouvelle attaque ? Un simple communiqué publié par IWACU pour prévenir ses lecteurs que le numéro hebdomadaire attendu vendredi dernier ne paraîtrait pas, faute d’électricité. Les banques locales et d’autres grandes entreprises du pays avaient, elles aussi, diffusé des communiqués similaires pour informer leurs clients de perturbations de services liées à ces coupures massives. Mais Museremu, fidèle à sa logique d’ennemi personnel, ne s’en prend qu’au seul IWACU. Facile à comprendre : cet ancien cadre du sinistre service secret burundais ne supporte pas qu’un média indépendant rappelle publiquement l’ampleur du chaos que le régime s’efforce de maquiller. Pour rappel, depuis le 4 août 2025, le Burundi vit littéralement dans le noir.

« Le journal IWACU informe ses lecteurs et annonceurs qu’exceptionnellement, aucune parution n’a été possible la semaine passée en raison de coupures récurrentes d’électricité et d’eau. Ces perturbations, totalement indépendantes de notre volonté, ont entravé le processus de production du journal. Elles ont été aggravées par l’impossibilité de recourir à notre groupe électrogène, faute de carburant disponible. La rédaction et l’ensemble du personnel présentent leurs sincères excuses pour cette situation et espèrent un retour rapide à la normale afin de poursuivre, dans les meilleures conditions, leur mission d’information. »

Trois vérités gênantes ressortent de ce message : absence d’électricité, pénurie d’eau, manque de carburant. Trois constats qui suffisent à mettre à nu l’incapacité chronique du régime CNDD-FDD à garantir les besoins vitaux de ses citoyens. Et pourtant, ce même pouvoir continue de se vanter de victoires électorales écrasantes, arrachées dans des conditions douteuses. À quoi servent ces « triomphes » si, derrière les discours, le pays est incapable d’assurer lumière, eau et carburant à sa population ? Un système qui ne répond pas aux besoins élémentaires est un système déjà en décomposition.

En bon soldat de ce régime moribond, Museremu s’emploie à étouffer toute voix discordante. Son acharnement contre IWACU n’est pas une réaction isolée, mais l’expression d’une animosité viscérale, ancienne, que le simple communiqué du journal a suffi à rallumer comme une braise sous la cendre.

« J’ai toujours dénoncé, et je ne cesserai jamais de le faire, l’attitude malveillante et obsessionnelle du journal IWACU et de son patron. Le communiqué qu’ils viennent de publier n’est qu’une énième tentative, maladroite et calculée, de dresser le citoyen contre ses institutions », a déclaré le colonel, fidèle à sa rhétorique d’intimidation.

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