L’onde de choc de la fermeture des frontières terrestres et l’expulsion des Rwandais vivant au Burundi : des décisions impopulaires et irréfléchies

L'implication des forces burundaises aux côtés des FARDC et tous leurs alliés y compris les FDLR en RDC contre le M23 a divisé l'opinion. Présentée comme un devoir régional par Ndayishimiye, cette intervention est vue à l’échelle interne comme risquée et impopulaire, car elle laisse bien de questions sans réponse, notamment au sujet de la pertinence d’un tel engagement soulevant des questions sur sa pertinence ainsi que sur les coûts humains et financiers y afférents.

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Burundi Daily
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2.2.2024
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Diplomatie

Le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, se trouve depuis quelques jours  au cœur d’un débat controversé suite à sa décision surprise de fermer toutes les frontières terrestres entre le Burundi et le Rwanda ; une décision que d’aucuns ont jugé impopulaire , en raison notamment de son impact négatif sur  la stabilité interne et les relations régionales.

Il est à rappeler, d’entrée de jeu, qu’en janvier 2024, le chef de l’Etat burundais  a unilatéralement pris une décision audacieuse de fermer les frontières terrestres avec le Rwanda, en réponse aux allégations infondées de soutien du Rwanda aux rebelles RED-Tabara.

Cette mesure, critiquée tant au niveau national que régional, a non seulement affecté les échanges commerciaux et les relations diplomatiques mais a également exacerbé les tensions au sein du CNDD-FDD, parti au pouvoir au Burundi.

Elle a été immédiatement suivie par l’expulsion  aveugle des Rwandais résidant au Burundi, laquelle a été perçue comme disproportionnée, soulevant des craintes de représailles et aggravant la situation humanitaire.

Critiquée pour son caractère discriminatoire par les organisations de défense des droits de l'homme, cette mesure pourrait engendrer des crises humanitaires.

Ces mesures sont perçues comme une démonstration de fermeté contre le Rwanda et , dans un autre sens, qui peuvent être interprétées comme une réponse à l’engagement militaire du Burundi en RDC.

L'implication des forces burundaises aux côtés des FARDC et tous leurs alliés y compris les FDLR en RDC contre le M23 a divisé l'opinion. Présentée comme un devoir régional par Ndayishimiye, cette intervention est vue à l’échelle interne comme risquée et impopulaire, car elle laisse bien de questions sans réponse, notamment au sujet de la pertinence d’un tel engagement  soulevant des questions sur sa pertinence ainsi que sur les coûts humains et financiers y afférents.

Ces mesures exacerbent des divisions internes au sein du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Les membres du parti voient ces actions comme disproportionnées et nuisibles aux intérêts économiques et diplomatiques du pays surtout si elles entraînent des représailles ou un isolement régional.

Le Secrétaire général du parti présidentiel au Burundi, de Ndayishimiye, ReverienRévérien Ndikuriyo, pourtant connu pour son extrémisme outré et ses discours va-en-guerre, a exprimé son désaccord avec une telle la décision de fermer les frontières avec Kigali. Il a suggéré qu'il y ait plutôt des discussions au plus haut niveau des Etats pour résoudre à l’amiable tout contentieux.

Lors d’une conférence de presse, Ndikuriyo a informé les aux journalistes que le CNDD-FDD compte consulter le parti au pouvoir au Rwanda, le FPR, en vue d’une toujours dans le souci d’une résolution pacifique.

Au cours d'une rencontre à Kinshasa avec des centaines des jeunes congolais, le président burundais Evariste Ndayishimiye a appelé à une mobilisation des jeunes rwandais pour mettre la pression sur le Rwanda, suggérant un renforcement de la lutte contre les politiques rwandaises.

De son côté, le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé son engagement pour la sécurité de son pays. C’était en marge de la 19ème session de la conférence du Dialogue National. Il a minimisé les insultes provenant de l'extérieur et a souligné son refus de ne pas y répondre.

L’ambassadeur du Burundi à l’union africaine, Willy Nyamitwe a tenté essayé de couvrir les ses propos haineux de du président burundais, Evariste Ndayishimiye, arguant qu’il a été mal compris sur ses propos, mais sans y parvenir.

, arguant qu’il a été mal compris sur ses propos.

Ces divergences au sein du parti de l’Aigle (CNDD-FDD) ont été exacerbées par les décisions unilatérales de Ndayishimiye sans la consultation des principales figures du parti.

Révérien Ndikuriyo a souligné l’importance de maintenir l’unité et la cohésion entre les pays et a appelé à la poursuite des négociations pour résoudre le conflit.

Toutes cCes décisions risquent d'aliéner une partie de l'électorat de Ndayishimiye. La fermeture de la frontière et l'expulsion des Rwandais pourraient provoquer des réactions négatives, surtout dans les communautés frontalières et les secteurs économiques dépendant du commerce transfrontalier.

Par ailleurs, lLes conséquences pèsent lourdement sur les burundais,  privés de leur droit de circuler, ation, surtout ceux qui faisaient le commerce transfrontalier entre le Burundi et le Rwanda, le Burundi et la RDC pour ceux qui utilisaient la frontière de Ruhwa, Nord-Ouest du Burundi.

Les actions de Ndayishimiye semblent s'éloigner des conseils de son propre parti et pourraient refléter une tentative de faire du Rwanda le bouc émissaire de la crise interne burundaise, qui se caractérise par une série de problèmes socio-économiques et politiques.

Cette situation marque un moment de tension et de conflit interne au sein du CNDD-FDD, et soulève des questions sur la cohésion et l'unité au sein du parti au pouvoir au Burundi.

L'engagement militaire en RDC soulève des inquiétudes quant à la sécurité des soldats burundais. Ces actions pourraient isoler davantage le Burundi sur la scène régionale. Les relations avec les pays voisins et les partenaires régionaux pourraient se détériorer, et l'intervention militaire en RDC pourrait être vue comme une ingérence.

Ces développements nuisent à la gouvernance et à l'état de droit au Burundi, sapant la confiance des citoyens envers leurs institutions et aggravant les inégalités et le mécontentement social.

L'augmentation de la corruption et de l'impunité pourrait nuire à la réputation du Burundi et à ses relations avec les partenaires internationaux, notamment ceux engagés dans la lutte contre la corruption et le soutien à la gouvernance démocratique.

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