Dix-sept organisations alertent l'ONU sur les risques de génocide et autres crimes connexes au Burundi

Par
Burundi Daily
on
2.6.2021
Categorie:
Sécurité

Dix-sept organisations burundaises de défense des droits de l'homme ont appelé, lundi, le Secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, à suivre de près la situation qui prévaut au Burundi car le pays est sous menace « du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité »

« Les organisations burundaises de la société civile engagées pour l'Etat de droit, la Justice. La Vérité et la fin de l'impunité au Burundi ont décidé de vous saisir pour alerter l'ONU sur le risque potentiellement élevé de réédition des crimes graves au Burundi. Cette situation est exacerbée par le processus en cours engagé par le Gouvernement CNDD-FDD à travers la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) », déclarent-elles

Ces organisations s'inquiètent, notamment, du « non » burundais lors du vote sur la résolution des Nations Unies sur « la responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre humanité », le 18 mai.

Elles considèrent une telle attitude comme « un mauvais présage sur le risque imminent de génocide au Burundi, sans possibilité d'intervenir comme cela s'est malheureusement passé au Rwanda en Avril 1994 ».

Ces organisations  sont , notamment : Action des Chrétiens pour I 'Abolition de la torture (ACAT-Burundi), Association Burundaise pour la protection des Droits Humains et des personnes détenues APRODH), Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits Humains (CBDDH), Coalition burundaise pour la Cour pénale internationale (CB-CPD), Coalition de la Société Civile pour le Monitoring Electoral (COSOME), Collectif des Avocats des Victimes des crimes de droit international commis au Burundi (CAVIB), Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), Forum pour le Renforcement de la Société civile (FORSC), Ligue ITEKA....

Ces organisations des droits de l'homme s'inquiètent aussi du « manque d'indépendance » de la Commission Vérité et réconciliation (CVR), un des fruits de négociations de l'Accord d'Arusha (août 2000) chargée d'enquêter sur « les violations des droits de l'homme, de promouvoir la réconciliation ». La CVR « travaille sous les ordres du gouvernement ».

Ces derniers mois, la CVR recherche à travers le pays des fosses communes qui recèleraient des restes des victimes des massacres interethniques de 1972 et dont les hutus (ethnie majoritaire au pouvoir aujourd'hui) auraient été victimes. Ce qui inquiète les tutsis (ethnie minoritaire au pouvoir à l'époque).

le Sénat burundais organise en ce moment des conférences exclusivement animées par le Président Sylvestre Ntibantunganya, ancien membre du gouvernement du parti FRODEBU et président de la République au moment même où l'enquête des Nations Unies était menée et qui a abouti à la conclusion qu'un génocide était commis contre les Tutsi en 1993.

« Fort étonnamment, le conférencier monte au créneau pour demander au gouvernement de « bien qualifier les événements de 1972 » qu'il qualifie déjà de génocide des Hutus », s'inquiètent les militants des droits de l'homme.

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