«RUSIZI ou l'abattoir des Humains» : zoom sur un sinistre mouroir burundais

En guise d'illustration, le FOCODE revient sur 7 cas flagrants : Isaïe Ndayahundwa et Seth Gabriel Butoyi ont été arrêtés en commune Buganda le 18 janvier 2020 ; Yvan Ndayishimiye et Jean-Marie Nahayo arrêtés en commune Rugombo le 4 octobre 2020 ; Michel Mbarubukeye, Vianney Rumumba et Félix Irangabiye arrêtés en commune Rugombo en novembre 2020.A ceux-là s'ajoutent 5 autres cas de disparitions forcées, à savoir Japhet Nahayo, happé par la machine à tuer en mai 2021 dans la commune Buganda, Janvier Hakizimana et Joseph Nsengiyumva en mai 2021 dans la commune Rugombo

Par
Burundi Daily
on
27.8.2021
Categorie:
Sécurité

Selon le Forum pour la conscience et le développement (FOCODE), les cas de disparitions forcées, assassinats et autres crimes graves commis sur les bords de la rivière Rusizi dans les communes de Rugombo et Buganda en province de Cibitoke devraient attirer toute l'attention de la communauté internationale, à défaut de celle des autorités burundaises qui en sont complices.

Selon un rapport publié ce week-end par cette organisation burundaise de défense des droits de l'homme, plusieurs dizaines de cadavres humains non identifiés ont été retrouvés dans la rivière Rusizi et à ses bords sur la même période.  

Les auteurs de cette horreur humaine sont des miliciens Imbonerakure, des policiers et des agents des services de renseignement chargés de surveiller les mouvements de personnes sur la Rusizi dans les communes de Rugombo et Buganda en province de Cibitoke.

Il sied de rappeler, d'entrée de jeu, que la rivière Rusizi constitue, dans les communes précitées, une frontière naturelle entre le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC). Elle se trouve sous une surveillance particulière des autorités burundaises qui craignent qu'elle soit utilisée par des groupes rebelles installés en RDC, pour traverser vers le Burundi.

C'est ainsi que « des éléments de l'armée, de la police, du service national de renseignement et de nombreux miliciens Imbonerakure sont déployés sur les bords de la Rusizi ».

La fermeture de la frontière burundo-congolaise en raison de la pandémie de la Covid-19 a créé une nouvelle donne : incapables de passer par les postes frontaliers officiels, plusieurs personnes paient des passeurs qui les font traverser la Rusizi pour se rendre au Burundi ou en RDC.

Du côté du Burundi, des miliciens Imbonerakure décident arbitrairement qui ils laissent passer, qui ils arrêtent ou remettent au SNR.

« Des informations confidentielles font également état de personnes arrêtées dans d'autres localités du pays et qui se feraient exécuter sur les bords de la Rusizi ou bien des personnes tuées ailleurs et dont les cadavres seraient souvent jetés dans la Rusizi ainsi que dans ses environs. », rapporte encore le FOCODE.

En guise d'illustration, le FOCODE revient sur  7 cas flagrants : Isaïe Ndayahundwa et Seth Gabriel Butoyi ont été arrêtés en commune Buganda le 18 janvier 2020 ; Yvan Ndayishimiye et Jean-Marie Nahayo arrêtés en commune Rugombo le 4 octobre 2020 ; Michel Mbarubukeye, Vianney Rumumba et Félix Irangabiye arrêtés en commune Rugombo en novembre 2020.

A ceux-là s'ajoutent 5 autres cas de disparitions forcées, à savoir Japhet Nahayo, happé par la machine à tuer en mai 2021 dans la commune Buganda, Janvier Hakizimana et Joseph Nsengiyumva en mai 2021 dans la commune Rugombo, Bernard Mandera en septembre 2020 en commune Rugombo et Egide Niyonkuru en juin 2020 en commune Rugombo.

Deux cas d'assassinats survenus au bord de la Rusizi ont également fait l'objet d'enquête du FOCODE : celui du béninois Pasteur Franck Yandoka dont le cadavre a été trouvé en commune Buganda en avril 2021 et celui du congolais Onesphore Ruhimbya dont le cadavre a été découvert en commune Rugombo en mai 2021.

Cette organisation assure que, comme dans la quasi-totalité des cas de disparitions forcées documentés par la « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », les crimes évoqués dans cette déclaration n'ont pas fait objet d'une véritable enquête de la part des autorités burundaises.

Tags:
Pas de Tags