Sale temps pour des jeunes et autres militaires retraités de Muramvya : des arrestations à la pelle.

Plusieurs dizaines de jeunes tutsis et anciens militaires (tutsis) en retraite sont donc déjà aux arrêts. Selon des témoignages concordants, chacun est sommé de déclarer ce qu'il sait de l'attaque du 9 mai. Les familles des proches craignent le pire. Dans la mesure où l'embuscade armée dont il est question ici a été mise au dos des « bandits armés », il est difficile de comprendre cette chasse aux tutsis qui ne sont ni armés ni bandits.

Par
Burundi Daily
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19.5.2021
Categorie:
Sécurité


Au lendemain du carnage de Muramvya dans lequel au moins 13 personnes ont péri dans la nuit du 9 au 10 mai, le cocktail policiers/agents du SNR/Imbonerakure dégaine leur arme fétiche : arrestations en désordre et sans motif avéré des jeunes et des militaires en retraite qui vivent dans le voisinage du lieu du drame.

Cela fait déjà plus d'une semaine que les policiers pullulent dans les zones de Bugarama, Shombo, Muramvya et Ryarusera, intimidant les paisibles citoyens qui, au lieu de vaquer à leurs activités quotidiennes, cherchent désespérément où se terrer pour avoir la vie sauve.

Plusieurs dizaines de jeunes tutsis et anciens militaires (tutsis) en retraite sont donc déjà aux arrêts. Selon des témoignages concordants, chacun est sommé de déclarer ce qu'il sait de l'attaque du 9 mai.

Les familles des proches craignent le pire. Dans la mesure où l'embuscade armée dont il est question ici a été mise au dos des « bandits armés », il est difficile de comprendre cette chasse aux tutsis qui ne sont ni armés ni des bandits.

En réalité, bien que cette attaque soit considérée par les autorités comme une affaire des « bandits armés », l'idée d'une nébuleuse rebelle qui hante la région les obsède plus que jamais.

Et delà à y voir une complicité réelle ou supposée des jeunes tutsis et des militaires tutsis en retraite (ennemis de tout temps), il n'y avait qu'un pas ; que le régime CNDD-FDD a sauté  en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

La situation est d'autant plus inquiétante que ces attaques intempestives semblent s'intensifier au cours de ce mois de mai qui marque aussi le premier anniversaire de la victoire du président Evariste Ndayishimiye et celle de son parti, CNDD-FDD.

La situation devrait aller en se compliquant et d'autres arrestations devraient suivre dans les jours qui viennent. Une autre armée a été perpétrée dans la commune de Fota durant la nuit du 18 au 19 mai. Selon la police burundaise, il s'agissait, là encore, d'une « tentative de vol à main armée ». Sauf qu'une personne a été tuée ; et que rien n'a été volé. La police a annoncé des enquêtes et c'est précisément ce moment d'enquête qui est dangereux pour les tutsis.

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