Une affaire de corruption qui risque de révéler la vraie nature d'Evariste Ndayishimiye: Le FMI tombe des nues en découvrant le dossier «PRESTIGE»

Evariste Ndayishimiye a encore du pain sur la planche. Pour assainir l'économie du Burundi, il lui faudra d'abord dompter ses appétits gloutons qui font que sa femme jouisse d'un tel monopole dans le secteur du carburant où elle remporte des marchés sans concurrence et où elle monopolise le peu de devises étrangères que détient le Burundi.Rien ne sert de courir derrière de petits magistrats véreux alors que le magistrat suprême a lui-même traîne des casseroles dans son cercle.

Par
Burundi Daily
on
2.10.2023
Categorie:
Economie

Une mission du Fonds monétaire international, FMI, séjourne au Burundi pour analyser certains comptes de l'Etat. Histoire de se faire une idée sur les stratégies en cours pour améliorer la gestion et l'assainissement des finances publiques.

Dirigée par Dr MAME Astou Diouf, cheffe de mission FMI pour le Burundi et reçue par le Premier ministre Gervais Ndirakobuca en audience, jeudi 28 septembre 2023, la délégation du Fonds Monétaire International(FMI) voulait discutter sur un accord déjà conclu pour un programme de crédit de 200,2millions de Droits de Tirage Spéciaux(DTS) soit 271 millions US$ accordé par le FMI au Burundi.

Une ouverture financière qui du moins devrait donner quitus ou signal aux autres partenaires bi/multilatéraux du pays pour qu'ils rouvrent les vannes financières, fermées, ou presque, depuis 2015 suite à l'aveuglément du défunt président Pierre Nkurunziza qui s'est entêté pour briguer un 3ème mandat illégal et anti-constitutionnel.

Une délégation du Fonds Monétaire International(FMI) dirigée par Dr MAME Astou Diouf, cheffe de mission FMI pour le Burundi est reçue par le Premier Ministre Ndirakobuca

Mais comme d'aucuns s'y attendaient - sauf le FMI sans doute-, au Burundi, certains dossiers financiers donnent la chair de poule. Notamment celui de PRESTIGE, une entreprise de création récente, impliquée dans le commerce de carburant. C'est elle qui a délogé Interpetrol, le géant historique du secteur au Burundi.

On dit d'elle qu'elle émane directement de la première Dame, Angéline Ndayishimiye. C'est directement de la Banque centrale, BRB, que lui viennent les dollars pour l'achat du carburant. Mais il y a un hic. Cette société n'a, officiellement, pas de représentant. Pas de nom. Aucun représentant légal. Aucun comptable connu de la BRB. Tout reste secret. Mais les dollars sortent de la BRB.

Les émissaires du FMI sont tombés des nues et ont demandé des explications. Les représentants du gouvernement ont tout simplement demandé que la question soit reportée à une autre séance. Le non-dit qui en dit long.

Tout d'un coup, un média en ligne qui agit presque comme une branche de communication de la présidence du Burundi et du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, se fend d'une série de tweets dénonçant une prétendue campagne visant à ternir le président et à saper ses efforts pour lutter contre la corruption.

Ikiriho, très proche de cercles de la Présidence et des services secrets burundais, semble anticiper toutes critiques que pourraient susciter ces constats du FMI sur une corruption extravagante au sein de la présidence.

Sauf que, tout le monde a désormais réalisé, qu'Evariste Ndayishimiye n'est pas intéressé ou du moins ne semble pas capable de lutter contre la corruption. Il aime en parler mais les actions manquent. Depuis qu’il a pris le pouvoir il y a trois ans, il est impossible de faire état d’une condamnation réussie d’un quelconque des auteurs accusés de corruption à grande échelle.

Certains de ses partisans considèrent le récent limogeage et emprisonnement de son ancien Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni, comme un signe certain de sa lutte incessante contre la corruption. Cependant, la disgrâce de Bunyoni est davantage liée à des luttes de pouvoir internes qu’à des actes de corruption. Après tout, ceux qui sont accusés de corruption à grande échelle comme Côme Maninarkiza, l'ancien ministre de l'énergie, accusé d'avoir détourné 54 milliards de francs burundais destinés à la construction d'un projet hydroélectrique, sont toujours libres. Ce dernier siège à l'Assemblée nationale et serait toujours proche du président Ndayishimiye.

Côme Manirakiza, accusé de détournement de plus de 54 milliards de francs burundais, provenant d'un crédit contracté par le Burundi pour construire un barrage hydroélectrique à Mpanda.

Le deuxième dossier fort embarrassant pour les deux parties est celui du FOMI, une entreprise de production d'engrais chimiques dont l'initiateur est un certain Adrien Ntigacika, alias Ziranotse.

La visite du FMI a permis de mettre à nu certains crimes économiques dangereusement préjudiciables à l'économie du Burundi et auquel le défunt président Pierre Nkurunziza a fait le lit. Le dossier FOMI en est un. Cette société doit au trésor public, au bas mot, 730 milliards de BIF.  Dans ce cas comme dans celui de PRESTIGE, les émissaires du Fonds Monétaire International attendent des explications.

FOMI ressemble à un autre stratagème visant à siphonner les fonds publics déguisé en entreprise réputée. L'élite dirigeante se cache derrière cette entreprise et son supposé promoteur, Adrien Ntigacika, pour voler et blanchir de l'argent qu'elle investit ensuite dans les pays de l'EAC (Tanzanie, Kenya) où FOMI ouvre des usines pour fabriquer des engrais.

Adrien Ntigacika, alias Ziranotse dirige FOMI, une entreprise de production d'engrais chimique. Cette société doit au trésor public, au bas mot, 730 milliards de BIF. Pour comparaison, tout le budget général de l'Etat pour 2021-2022 était de 1700 milliards de BIF

Evariste Ndayishimiye a encore du pain sur la planche. Pour assainir l'économie du Burundi, il lui faudra d'abord dompter ses appétits gloutons qui font que sa femme jouisse d'un tel monopole dans le secteur du carburant où elle remporte des marchés sans concurrence et où elle monopolise le peu de devises étrangères que détient le Burundi.

Rien ne sert de courir derrière de petits magistrats véreux alors que le magistrat suprême a lui-même traîne des casseroles dans son cercle.

C'est alors et alors seulement qu'il pourra rêver d'un Burundi émergeant dans les prochaines années. Sinon le pays gardera toujours cette carte de visite aux yeux du FMI et d'autres partenaires.

Rappelons que « la croissance économique du Burundi reste faible et soumise à des chocs. La croissance du PIB est projetée à 2,9 % en 2023 contre 1,8 % en 2022, tirée par l'agriculture et les services. La production agricole devrait se redresser grâce à de bonnes précipitations et à un soutien en engrais agricoles. » selon les porjections officielles.

Tags: