Inquiétante chasse aux sorciers dans Bujumbura rural
Décidément, dorénavant contrôlé par un parti unique né d'un mouvement rebelle, le Burundi va droit au mur avec plus d'assassinats, d'exécutions extrajudiciaires, d'expropriation légalisée, de décisions arbitraires, etc.Sur le terrain de la gouvernance, le Burundi reste encore la risée du monde libre qui assistera, médusé, au CNDD-FDD qui « battra le tambour pour danser dans le même temps ».
Au lendemain des législatives et des communales au Burundi, les démons de la diabolisation de voix discordantes reprennent du poil de la bête. Dans la commune Nyabiraba, contrée connue pour son penchant pour l'ex chef rebelle Agathon Rwasa, leader véritable du parti CNL, version originale, les suspects sont pris pour des sorciers et, du coup, lynchés de jour, au su et au vu de tous, y compris les autorités.
Ainsi, selon des sources concordantes corroborées par l'administration locale, dans la localité de Gasarara, 7 personnes accusées de sorcellerie ont été récemment lynchées, brûlées vives.
Dans la foulée, surpris par l'étendue des dégâts humains, les responsables administratifs et policiers ont fait arrêter près d'une vingtaine de citoyens pour enquête. Le Gouverneur de province Désiré Nsengiyumva confirme les faits, tant pour les infortunés tués que pour les suspects arrêtés.
«Des habitants ont appréhendé sept de leurs voisins qu'ils accusaient de sorcellerie. Ils les ont battus à mort, certains ont été brûlés vifs ».
Selon les témoignages, la colline Gasarara est un bastion du CNL, aile Agathon Rwasa. Les habitants ne rentrent donc pas dans la case. Ce sont des moutons noirs de la République.
Le lendemain, les plus hautes autorités administratives, notamment le ministre de l'Intérieur, Martin Niteretse et le chef de cabinet du gouverneur se sont rendus sur les lieux. Pour calmer la population et rappeler passablement qu'il n'est permis à personne de se faire justice.
Mais de tels cas devraient se multiplier dans divers coins du pays. Après le gâchis électoral dont le CNDD-FDD au pouvoir s'est fait le seul et unique gagnant, tout semble indiquer que les opposants réels ou supposés auront la vie dure.
Décidément, dorénavant contrôlé par un parti unique né d'un mouvement rebelle, le Burundi va droit au mur avec plus d'assassinats, d'exécutions extrajudiciaires, d'expropriation légalisée, de décisions arbitraires, etc.
Sur le terrain de la gouvernance, le Burundi reste encore la risée du monde libre qui assistera, médusé, au CNDD-FDD qui « battra le tambour pour danser dans le même temps ».