Cap sur le 5ème annif de la présidence Ndayishimiye : le bilan en chiffres contraste avec l'éloge tous azimuts de ses chantres

Au jour anniversaire de ses cinq années du premier et peut-être unique septennat du général Evariste Ndayishimiye, le président à sortir a organisé une séance de moralisation des cadres de son administration sur le quid d'un bon leader. Ironie du sort, pourrait-on dire. Car les faits étant têtus au Burundi comme ailleurs, Evariste Ndayishimiye n'a, sur terrain, pas de bilan concret à vanter.Les rapports des Institutions de Breton-Woods qui scrutent à la loupe le moindre progrès année par année sont là. Figés et terriblement imparables.

Par
on
19.6.2025
Categorie:
Politique

Investi le 18 juin 2020, l'actuel président burundais Evariste Ndayishimiye boucle sa 5ème année au trône présidentiel.  La galaxie DD ne tarit pas d'éloges envers lui, en vantant un bilan glorieux de bout en bout. Dopé par ces élans quémandeurs au relent d'hypocrisie, il se pose lui-même en leader doublement éclairé et providentiel. Il prétend avoir tiré le Burundi du fond du précipice dans lequel ses prédécesseurs l'avaient irrémédiablement plongé.

La salve d'éloges la plus remarquée vient sans doute de son épouse, Angéline. Comme d'aucuns s'y attendaient, elle trouve en son époux de président un véritable démiurge dont le monde nous envie.

« Vos réalisations dans la transformation de différents secteurs du pays sont admirables et inspirent tous les Burundais. Nous saluons votre leadership exemplaire et votre dévouement à notre nation. Vous êtes non seulement un modèle pour notre peuple, mais également pour toute l'Afrique et le monde. En ce jour mémorable, nous vous souhaitons force et détermination pour poursuivre votre vision d'un Burundi prospère. Nous sommes fiers de vous », a-t-elle déclaré sur son compte officiel X.

Au jour anniversaire de ses cinq années du premier et peut-être unique septennat du général Evariste Ndayishimiye, le président à sortir a organisé une séance de moralisation des cadres de son administration sur le quid d'un bon leader. Ironie du sort, pourrait-on dire.  Car les faits étant têtus au Burundi comme ailleurs, Evariste Ndayishimiye n'a, sur terrain, pas de bilan concret à vanter.

Les rapports des Institutions de Breton-Woods qui scrutent à la loupe le moindre progrès année par année sont là. Figés et terriblement imparables. Pour le cas du Burundi, les faits sont plutôt accablants et le chef de l'Etat le sait mieux que quiconque.

Rien qu'à titre d'exemples, il y a lieu de relever les données comparatives suivantes :

Lors de sa prise de fonction présidentielle en juin 2020, le taux d'inflation oscillait autour de 7%. Il est à 40% aujourd'hui. Le dollar s'échangeait officiellement à près de 2000 Fbu. Il est à près de 8000 Fbu aujourd'hui. Le taux de pauvreté était estimé à 65%. Il est à 75% cinq après. Tout cela influe sur le vécu quotidien des Burundais qui font face aux pénuries de toutes sortes (carburant, médicaments, engrais chimiques, produits vivriers...).

Comme pour tout corser, aujourd'hui plus qu'hier, le régime CNDD-FDD dont il est porte-étendard fait le lit à la corruption, aux violations massives des droits humains dans toutes leurs dimensions.

Le bilan du général Evariste Ndayishimiye est donc tout sauf reluisant, contrairement à ce que veut faire croire son camp.

Tags: