Crimes et châtiments au Burundi : La CPI s'apprête à dégainer son épée

Selon des sources auprès du Tribunal, parmi les personnalités concernées par d'imminents mandats d'arrêt de la CPI figurent le général Alain Guillaume Bunyoni récemment éjecté du sérail par ses compagnons du maquis qui contrôlent le pouvoir sous le label CNDD-FDD.Devant la CPI, six chefs d'accusations vont peser sur les responsables à indexer collectivement et individuellement : « Il s'agit notamment de meurtre et la tentative de meurtre, de l'emprisonnement ou la privation grave de liberté, de la torture, du viol, de la disparition forcée et de la persécution »

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Burundi Daily
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29.11.2022
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Justice

Ce n'est plus qu'un secret de Polichinelle. La Cour pénale internationale qui planche sur les auteurs des crimes innommables commis au Burundi du 26 avril 2015 au 26 octobre 2017 va bientôt confondre les responsables d'horribles atrocités qui se croyaient hors portée.

La phase « enquête » est quasiment finie et les mandats d'arrêts sont dans le tiroir. Selon le Procureur de la CPI, le gros du boulot a déjà été accompli même si les autorités burundaises n'ont cessé de lui mettre les bâtons dans les roues.

«Le travail doit être minutieux du moment que les enquêteurs n'ont pas accès au sol burundais. Et donc, collecter des éléments à charge et à décharge n'est pas chose facile dans ces conditions. Mais, rassurez-vous, le travail est bien fait et d'ici peu de temps, on passera à l'étape suivante »,  a confié à la presse le Procureur.

Selon des sources auprès du Tribunal, parmi les personnalités concernées par d'imminents mandats d'arrêt de la CPI figurent le général Alain Guillaume Bunyoni récemment éjecté du sérail par ses compagnons du maquis qui contrôlent le pouvoir sous le label CNDD-FDD.

Devant la CPI, six chefs d'accusations vont peser sur les responsables à indexer collectivement et individuellement : « Il s'agit notamment de meurtre et la tentative de meurtre, de l'emprisonnement ou la privation grave de liberté, de la torture, du viol, de la disparition forcée et de la persécution ».

D'après la CPI, au moins 1.200 personnes ont  été tuées, des milliers d'autres détenues illégalement et d'autres encore torturées ; tandis que les disparitions se chiffraient par centaines. Les violences auraient entraîné le déplacement de 413.490 personnes entre avril 2015 et mai 2017.

Il sied de rappeler que depuis le 27 octobre 2017, le Burundi ne fait plus partie des statuts de Rome établissant la CPI. Mais cette Cour a une stratégie en cas de retrait d'un État mis en cause.

« Il y a différents cas de figure : les gens peuvent se remettre eux -mêmes à la CPI, ils peuvent être arrêtés en cas de voyage ou encore on peut émettre des mandats sous scellés qui restent confidentiels jusqu'au moment opportun d'arrêter un présumé auteur. Les gens peuvent être protégés par un gouvernement mais cette situation n'est pas éternelle », a expliqué Fadi El Abdallah, le porte-parole de la CPI.

Enfin, pour rappel, la Cour de justice de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, EAC, a jugé illégal le 3ème mandat du défunt Président Pierre Nkurunziza, cause ultime de tous ces ravages.

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