Sous-payés, les médecins burundais vont voir ailleurs, dixit la ministre de la santé pour clouer le bec aux sénateurs

Les médecins burundais sont en effet les moins bien payés de la planète terre. Et, toutes proportions gardées, les fonctionnaires burundais dans leur ensemble.C'est ainsi que ceux qui le peuvent ou en ont l'opportunité bifurquent vers le privé ou se barrent pour aller prester ailleurs, a déclaré la courageuse ministre burundaise de la santé publique et de la lutte contre le sida. Pour illustrer ses propos, Madame Lydwine Baradahana évoque un salaire mensuel de 150 USD pour un médecin spécialiste.

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Burundi Daily
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10.1.2024
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Politique

Ces derniers jours, certains ministres du gouvernement Ndayishimiye semblent avoir pris le courage à deux mains pour cracher la vérité sur la situation drastiquement périlleuse que traverse le Burundi dans divers domaines.

Il y a quelques jours, face à des dizaines de députés en séance plénière, la ministre du commerce Marie-Chantal Nijimbere avouait publiquement que la chronique pénurie du carburant dont le Burundi est victime n'est due qu'au manque de devises. Comme chacun sait, le manque de devises rime avec pauvreté structurelle. Or, le CNDD-FDD qui squatte le pays depuis plus de deux décennies a toujours vanté les richesses multidimensionnelles du Burundi, un pays qu'il veut « émergent » en 2040 et « développé » en 2060.

La ministre en charge du commerce a donc décidé de donner le bon diagnostic ; à l'instar des Institutions de Bretton-Woods comme la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.

Le manque de devises. C'est précisément ce qui explique la pénurie de tout, tout le temps,  au Burundi.

Et de deux. Ce 9 janvier 2024, la ministre burundaise en charge de la santé, Lydwine Baradahana, a emboité le pas à sa collègue du commerce en affirmant devant les sénateurs que le Burundi connait une terrible carence de médecins parce qu'il est incapable de les payer à  l'aune de leurs diplômes.

Les médecins burundais sont en effet les moins bien payés de la planète terre. Et, toutes proportions gardées, les fonctionnaires burundais dans leur ensemble.

C'est ainsi que ceux qui le peuvent ou en ont l'opportunité bifurquent vers le privé ou se barrent pour aller prester ailleurs, a déclaré la courageuse ministre burundaise de la santé publique et de la lutte contre le sida.

Pour illustrer ses propos, Madame Lydwine Baradahana évoque un salaire mensuel de 150 USD pour un médecin spécialiste alors que pour le même diplôme, un tel médecin est payé cinq fois plus, localement et dix fois plus dans les pays voisins.

« C'est ainsi que de nombreux médecins quittent le secteur public où ils sont sous-payés pour le privé ou pour aller ailleurs dans d'autres pays », a déclaré le ministre de la santé.

En conséquence, le Burundi connaît une grave pénurie de médecins par rapport aux exigences de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette agence onusienne en charge de la santé prévoit un médecin pour dix mille habitants et une infirmière pour cinq mille. Le Burundi est loin du compte et le manque d'argent (pauvreté structurelle) y est pour beaucoup.

Il faut avouer qu'un tel discours franc et direct n'est pas fréquent au niveau de l'exécutif burundais. Il contraste avec des récents propos du Secrétaire général du parti présidentiel, Révérien Ndikuriyo, qui a étonné plus d'un en déclarant que le Burundi n'a pas besoin de beaucoup d'universitaires mais plutôt des techniciens.

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