Révérien Ndikuriyo veut faire payer aux Burundais les facilités de communication gratuite via Whatsapp

Dans l'absolu, la régulation de l'usage du téléphone au service s'entend, de l'avis de tous. Mais décider de faire payer une application dont on n'est pas inventeur relève d'un aveuglément inouï, une arrogance aveugle, une folie de grandeur que seul un chef d'un parti qui gouverne dans un système monopartite peut se permettre d'afficher.En outre, il est important de signaler que les Burundais ne sont pas motivés pour se tuer à la tache en bossant sans discontinuer. L'Etat pour lequel ils travaillent est d'une ingratitude déconcertante.

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Burundi Daily
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11.6.2024
Categorie:
Politique

Le Burundi est décidément devenu un pays des superlatifs stupides.

Alors que le blues est massif chez des millions de Burundais, affamés, appauvris au jour le jour et quasiment en manque de tout, y compris l'essentiel à savoir l'alimentation décente, le patron du parti présidentiel en rajoute une couche en annonçant l'imminente privation des facilités de communiquer via WhatsApp. Sauf qu'il n'y a pas de moyens technique pour faire payer un service offert gratuitement sur internet par Meta, la société qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp.

Cette application mobile multiplateforme qui fournit un système de messagerie instantanée via internet sera bientôt payante au Burundi et uniquement au Burundi, selon le très puissant  honorable Révérien Ndikuriyo, Secrétaire général du parti présidentiel, CNDD-FDD.

Voilà qui est pour le moins étonnant au moment où sur son site officiel l'application exhorte la planète entière à échanger « Des messages et des appels privés simples, fiables et gratuits partout dans le monde ». Sur son siteweb, Meta confirme que  « nous ne facturons pas l’envoi de messages et de médias, ni les appels vocaux et vidéo sur WhatsApp.» Officiellement, WhatsApp a cessé de facturer des frais d'abonnement en 2016. Sûrement que dans sa folie de grandeur, Révérien Ndikuriyo ignore toujours qu'il ne peut pas monétiser une application qui ne lui appartient pas.

Les raisons derrière seraient liées au fait que les Burundais, en particulier les fonctionnaires de l'Etat, passeraient le plus clair de leur temps de service à échanger des banalités entre amis ou collègues via WhatsApp.

« C'est pour cela que nous n'atteindrons jamais la vision de développement 20/40-2060», a déclaré Révérien Ndikuriyo.

Il a donc promis de faire payer chaque message WhatsApp autour de 1000 Fbu afin de barrer la route aux fainéants qui en font un usage abusif. Evidemment, il ignore qu'il n'en a ni moyens techniques ni autorisation de Meta qui garde contrôle toute decision de monétisation de son application.

Dans l'absolu, la régulation de l'usage du téléphone au service s'entend, de l'avis de tous. Mais décider de faire payer une application dont on n'est pas inventeur relève d'un aveuglément inouï, une arrogance aveugle, une folie de grandeur que seul un chef d'un parti qui gouverne dans un système monopartite peut se permettre d'afficher.

En outre, il est important de signaler que les Burundais ne sont pas motivés pour se tuer à la tache en bossant sans discontinuer. L'Etat pour lequel ils travaillent est d'une ingratitude déconcertante. Il ne leur offre quasiment rien en échange. La rémunération est insignifiante, le carburant est introuvable et le chemin du service est devenu un calvaire à l'aller comme au retour qui se font a pied, les médicaments sont introuvables, etc. Un manque de tout qui rend une vie qui était difficile encore plus misérable.

Comme pour tout corser, les menus moyens de l'Etat sont pillés à vue d'œil par les caciques du régime CNDD-FDD et Révérien Ndikuriyo en est un.

Visiblement, la dictature et stupidité ne font pas bon ménage!

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