La plateforme de la réhabilitation de l'Accord d'Arusha appelle le chef de l'Etat à déposer le ministre de l'Intérieur pour « imputations dommageables » à son encontre
Tenant compte de ces maladresses du ministre burundais en charge de l'intérieur, les organisations engagées avec le CNL dans le Cadre d'Action pour la Réhabilitation de l'AAPRB demandent au chef de l'Etat de se désolidariser de ce Ministre et de le sanctionner conformément à la loi en le révoquant de l'Équipe Gouvernementale, parce que ses agissements sont de nature à ternir profondément l'image de tout le Gouvernement.
Le Cadre d'Action pour la Réhabilitation de l'Accord d'Arusha Pour la Paix et la Réconciliation au Burundi appelle le chef de l'Etat burundais à démettre le ministre de l'Intérieur Martin Ninteretse.
En effet, cette plateforme citoyenne dont le parti d'opposition CNL, Congrès national pour la liberté, est membre l'accuse, à travers une correspondance adressée au chef de l'Etat burundais, d'avoir qualifié de « terroristes » les organisations partenaires du CNL dans ce Cadre.
« Une telle accusation est un crime très grave prévu et réprimé par le Droit pénal tant national qu'international. Le Ministre Ninteretse n'a apporté aucune preuve de ses accusations gravissimes de terrorisme tel que défini par le Droit International et le Code Pénal burundais dans ses articles 637 à 641», peut-on lire dans cette correspondance.
Les leaders de cette plateforme estiment que le ministre en question s'est rendu coupable d'imputations dommageables, une infraction prévue et réprimée par l'article 264 du Code pénal burundais qui précise que « Celui qui a méchamment et publiquement imputé un fait précis qui est de nature à porter atteinte à l'honneur et à la considération de cette personne ou à l'exposer au mépris public, est puni d'une servitude pénale d'un mois à un an et d'une amende de dix mille à cent mille francs burundais ou d'une de ces peines seulement ».
Ainsi, pour cette plateforme, la lettre aux Garants de l'AAPRB et aux Chefs de l'Etat de la Communauté Est Africaine n'avait d'autre finalité que de leur demander à réhabiliter cet instrument précieux qui avait permis de stabiliser le pays pendant plus d'une décennie et redonné espoir au Peuple burundais meurtri par des conflits politico-ethniques cycliques.
Par ailleurs, poursuit les auteurs de cette correspondance, c'est cette même demande qu'a formulée le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa déclaration du 04 décembre 2020 sur la situation au BURUNDI en ces termes : « Le Conseil demande à l'Organisation des Nations Unies, à l'Union Africaine, à la Communauté d'Afrique de l'Est, à la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs et aux Garants de l'Accord d'ARUSHA, de coordonner leurs efforts pour aider les parties prenantes burundaises à appliquer l'Accord d'ARUSHA, qui a contribué à soutenir une décennie de paix au Burundi ».
Tenant compte de ces maladresses du ministre burundais en charge de l'intérieur, les organisations engagées avec le CNL dans le Cadre d'Action pour la Réhabilitation de l'AAPRB demandent au chef de l'Etat de se désolidariser de ce Ministre et de le sanctionner conformément à la loi en le révoquant de l'Équipe Gouvernementale, parce que ses agissements sont de nature à ternir profondément l'image de tout le Gouvernement.
« Comme nous sommes résolument engagés à le traduire en justice, y compris devant la juridiction internationale, nous ne voudrions pas qu'il fasse porter à tout le Gouvernement la lourde responsabilité de ses accusations grotesques, mensongères, indignes d'un ministre qui se respecte », concluent-ils.