Elections de 2025 au Burundi : Le CNL et le FRODEBU se donnent rendez-vous à Dar-Es-Salaam pour tenter d'affiner leur stratégie

Selon l'article 64 de la loi sur les partis politiques, « la chambre administrative de la cour suprême peut, à la demande du ministre de l'Intérieur, proclamer la nullification de tout acte pris par un organe du parti si cet acte est en contradiction avec cette loi ou est de nature à perturber l'ordre public ou est de nature à aller contre la sureté de l'Etat »

Par
Burundi Daily
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10.1.2024
Categorie:
Politique

Selon des sources concordantes, les leaders de deux principaux partis de l'opposition burundaise à savoir le CNL et le FRODEBU se seraient donné rendez-vous à Dar-Es-Salam en Tanzanie pour se préparer aux prochaines élections législatives, sénatoriales et communales fixées en 2025.  

Le Service national des renseignements, SNR, a déjà eu vent de ce plan à deux et du coup, le journal en ligne, Ikiriho, propriété d'un certain Donatien Ndayishimiye (cadre du SNR) a déjà vendu la mèche en diffusant le scoop.

Agathon Rwasa, leader du CNL et les patrons du FRODEBU, dignes héritiers de Melchior Ndadaye, sont donc en train d'arrêter des stratégies pour tenter de barrer la route au rouleau compresseur du CNDD-FDD au pouvoir depuis 2005 sans avoir jamais remporté les scrutins haut-la-main, en toute transparence et inclusivité.

Curieusement, au moment où ce plan FRODEBU/CNL  vient de fuiter, le Secrétaire Général du parti présidentiel, Révérien NDIKURIYO, met le pied dans le plan en déclarant que le Burundi est dirigé par un seul parti politique, le CNDD-FDD, et que cela lui va bien.

« Quand un pays est dirigé par un seul parti politique, cela permet d'éviter du désordre, c'est presque le cas aujourd'hui dans tout le pays, nous avons un seul parti, le CNDD-FDD et il n'y a pas de problème », a-t-il déclaré la semaine dernière lors d'une conférence de presse organisée à Bujumbura.

Voilà qui a le mérite d'être clair. Le Burundi est dans un monopartisme de fait.

C'est ainsi que le parti CNL, réel gagnant de la présidentielle de 2020, n'eut été le tripatouillage du processus électoral ourdi par le CNDD-FDD, est dans le creux de la vague.

Ses activités sont suspendues à l'échelle nationale depuis plus de six mois. Pire encore. Sur instigation du pouvoir, des députés issus de ce parti politique ont initié une action d'éjecter Agathon Rwasa de la présidence du CNL.

Selon Agathon Rwasa, le ministre de l'Intérieur a eu la mission de fragmenter le CNL afin de lui couper l'herbe sous les pieds à l'approche des élections.

D'après Agathon Rwasa, la décision du ministre de l'Intérieur qui suspend les activités du CNL est une violation de la loi.

Parce que selon l'article 64 de la loi sur les partis politiques, « la chambre administrative de la cour suprême peut, à la demande du ministre de l'Intérieur, proclamer la nullification de tout acte pris par un organe du parti si cet acte est en contradiction avec cette loi ou est de nature à perturber l'ordre public ou est de nature à aller contre la sureté de l'Etat ».

Or, en la matière, le parti CNL siégeant en Congrès ordinaire le 12 mars, et décidant de s'aligner sur la nouvelle loi sur le découpage administratif, les provinces qui passent de 18 à 5, les communes qui passent de 119 à 42, n'a violé aucune loi.

Par ailleurs, l'article 62 de cette même loi stipule que « le ministre de l'intérieur peut prendre une mesure directement exécutoire si un parti politique est responsable de troubles à l'ordre public ou d'atteinte à la sûreté de l'Etat ».  Le CNL n'a jamais été accusé d'enfreindre une quelconque loi ou de causer le moindre trouble à l'ordre public.

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