Après le hold-up électoral, les caciques du CNDD-FDD dans l'embarras !
Il est inconcevable que dans une compétition électorale organisée dans un contexte actuel au Burundi, le parti présidentiel puisse rafler la totalité des voix alors qu'au moins 21 partis politiques sur plus d'une trentaine de partis agréés dans le pays, une coalition de quatre partis ainsi que 10 candidats indépendants étaient en compétition, selon la CENI.Comme l'ont rapporté plusieurs rapports indépendants, notamment celui de l'Église catholique, la fraude a été doublement massive et flagrante et le parti au pouvoir en sort diminué, quoi que gagnant.
Le CNDD-FDD ne semble pas s'enorgueillir du score brejnévien récolté lors des récentes élections communales et législatives : 100% aux législatives et quasiment pareillement aux communales. Le monde libre en rit, l'opposition interne broie du noir. Pendant ce temps, les grosses pointures du parti de l'aigle sont dans l'embarras !
Car il est inconcevable que dans une compétition électorale organisée dans un contexte actuel au Burundi, le parti présidentiel puisse rafler la totalité des voix alors qu'au moins 21 partis politiques sur plus d'une trentaine de partis agréés dans le pays, une coalition de quatre partis ainsi que 10 candidats indépendants étaient en compétition, selon la CENI.
Comme l'ont rapporté plusieurs rapports indépendants, notamment celui de l'Église catholique, la fraude a été doublement massive et flagrante et le parti au pouvoir en sort diminué, quoi que gagnant.
C'est ainsi que le premier ministre Gervais Ndirakobuca s'est empressé de rassurer l'opinion, en déclarant que le Burundi ne retombe pas pour autant dans un régime à parti unique. Toutes les opinions seront écoutées, a-t-il déclaré lors d'une conférence publique ministérielle. « Nous allons écouter toutes les opinions, y compris les plus divergentes, mais dans le respect de la loi », a déclaré l'actuel premier ministre, désormais ex-général de brigade et futur sénateur Gervais Ndirakobuca.
Le lendemain, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye a organisé une conférence de presse pour répéter la même messe : « nous allons associer tout le monde dans la gestion du pays, nous demandons aussi à ceux qui prétendent qu'il y a eu fraudes aux dernières élections de saisir les instances habilités en précisant les bureaux de votes concernés, ils seront écoutés », a déclaré le président burundais samedi le 14 juin.
Seul le secrétaire général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, se mure encore dans un silence assourdissant. Pourtant, c'est le grand artisan du hold-up électoral dont le monde entier se moque encore. Il sied de rappeler que Révérien Ndikuriyo a déclaré à maintes reprises que le Burundi va se développer lorsqu'il aura à la manette un seul parti à savoir le CNDD-FDD. Voilà que son vœu devient réalité. Le Burundi recule de plus de 4 décennies en basculant dans un monopartisme qui ne dit pas son nom. Le parti au pouvoir CNDD-FDD qui brillait déjà par sa tyrannie et son incapacité à faire décoller l'économie règne désormais en maître absolu. La démocratie en prend un coup. Car un tel score est sans conteste le résultat des élections non libres, non transparentes ; une absence totale de liberté d'expression.
Sur le plan des droits humains, le tableau va s'assombrir de plus belle, les citoyens seront davantage réprimés et la milice des Imbonerakure va encore exceller sur le terrain de l'horreur.
Davantage. Les institutions seront vidées de leur substantifique moelle. Le parlement sera une caisse de résonance du CNDD-FDD au pouvoir et la justice sera aux ordres du chef de l'Etat ou de tout autre roitelet DD.
Le chaos va continuer à s'installer...à moins que dans l'entre-temps, il y ait une justice immanente dont on ignore encore l'origine, qui soit salutaire pour la nation burundaise.