Au lendemain des législatives et communales, une dénonciation tous azimuts du hold-up électoral
Même le secrétaire général du CNDD-FDD Révérien Ndikuriyo a accepté que les résultats encore parcellaires étonnent par le fait que dans certaines contrées historiquement hostiles au CNDD-FDD, ce parti a raflé la mise. « La région de Mugamba a toujours été hostile au CNDD-FDD mais cette fois, nous avons eu plein de voix, c'est étonnant », a-t-il déclaré ce weekend. C'est tout dire !
Au lendemain des élections législatives et communales, les partis politiques impliqués dans le processus électoral en cours ne font pas mystère de leur déception. Ils dénoncent les fraudes massives organisées par le parti au pouvoir, CNDD-FDD, un parti dont le capital-confiance a été vidé de toute sa substance en deux décennies de contrôle du pays.
Le parti CNL (Congrès national pour la liberté) est de ceux qui ne font plus mystère de son regret, il a déclaré dans un communiqué avoir constaté « avec regret que l'élection du 5 juin 2025 est émaillée de nombreuses irrégularités qui décrédibilisent les résultats».
Quant au parti UPRONA (Union pour le progrès national), ou plutôt son aile jugée souvent de mèche avec le CNDD-FDD, il fait état de son amer constat : « Se basant sur les rapports venus de toutes les provinces, le parti Uprona dénonce de graves irrégularités lors du scrutin du 5 juin : mandataires empêchés d'accéder aux bureaux de vote, votes en plein air sans isoloirs, dépouillements opaques, etc. L'Uprona déplore également l'expulsion forcée de ses mandataires avant le dépouillement », a indiqué le parti sur son compte X.
Et la coalition Burundi Bwa Bose de renchérir en affirmant « avoir constaté des irrégularités sans précédent dans les élections qui viennent de se tenir ». Cette coalition appelle les Burundais à « rester sereins jusqu'à ce qu'une position officielle vous soit communiquée ».
Le Conseil des Patriotes (CDP) n'en est pas moins outré. Il rapporte que « des groupes de jeunes Imbonerakure, avec l'aval tacite ou direct des autorités locales, ont parcouru de nombreuses localités, en zones urbaines comme rurales, pour contraindre les citoyens à voter pour le parti au pouvoir. Nous disposons de témoignages et de victimes à Ngozi, Muramvya, Makamba, etc. ».
Les élections législatives et communales du 5 juin 2025 ont donc été truquées par le parti au pouvoir. Et avec raison car, vu le chaos structurel qui fait office de bilan du CNDD-FDD, il est difficile pour lui de rempiler pour un autre mandat à l'issue des élections libres, transparentes et démocratiques.
Même le secrétaire général du CNDD-FDD Révérien Ndikuriyo a accepté que les résultats encore parcellaires étonnent par le fait que dans certaines contrées historiquement hostiles au CNDD-FDD, ce parti a raflé la mise.
« La région de Mugamba a toujours été hostile au CNDD-FDD mais cette fois, nous avons eu plein de voix, c'est étonnant », a-t-il déclaré ce weekend. C'est tout dire !