A bout de nerfs, le général Bunyoni demande une libération sous caution: L'ancien homme fort découvre les conditions carcérales inhumaines dans les prisons du Burundi

Bunyoni a mangé son orgueil d'hier : « Je développe un diabète avancé de type 2. Les traitements de routine n'ont pas permis l'amélioration de mon état de santé...je demande donc une libération sous caution », a-t-il déclaré ce matin.Alain Guillaume Bunyoni a rappelé, la mort dans l'âme, que « la justice a saisi » ses biens immobiliers et « une somme de 300 millions de BIF », qu'il est «prêt à donner comme gage »

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Burundi Daily
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28.9.2023
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Politique

Isolé dans une étroite cellule depuis plus de deux mois, diabétique en phase critique, le général Alain Guillaume Bunyoni a le moral dans les chaussettes. Il implore une relaxation sous condition. Avec 300 millions en gage. Cette requête a été formulée ce jeudi à Gitega lors de la tenue de son procès. Dans le cadre d'une audience publique.

Bunyoni a mangé son orgueil d'hier : « Je développe un diabète avancé de type 2. Les traitements de routine n'ont pas permis l'amélioration de mon état de santé...je demande donc une libération sous caution », a-t-il déclaré ce matin.

Alain Guillaume Bunyoni a rappelé, la mort dans l'âme, que « la justice a saisi » ses biens immobiliers et « une somme de 300 millions de BIF », qu'il est  «prêt à donner comme gage ».

Appuyé par son avocat, l'ancien premier ministre a déploré ses conditions de détention.

«Je suis détenu dans une petite cellule avec trois portes verrouillées avec des cadenas. Il y a deux policiers en permanence qui me surveillent. En cas de problème, il m'est difficile d'être évacué », a-t-il indiqué.

Au jour d'audience, Gitega était sous haute surveillance. En particulier le périmètre de la prison où le faucon du CNDD-FDD est en détention.  Il est à rappeler que l'audience s'est déroulée dans les enceintes de la prison.

Personne n'était autorisé à entrer avec téléphone. La fouille était systématique et minutieuse à l'entrée. Aucune visite n'était autorisée jeudi.

Ancien premier ministre, le général Alain Guillaume Bunyoni a été arrêté le 21 avril 2023.

Il est accusé de "saper la sécurité intérieure de l'Etat, de saper le bon fonctionnement de l'économie nationale, et d'enrichissement personnel".

Il était au sommet de la primature depuis juin 2020, avant d'être démis de ses fonctions le 7 septembre par le président Evariste Ndayishimiye et remplacé par le ministre de l'Intérieur Gervais Ndirakobuca. Cinq jours plus tôt, le chef de l'Etat avait dénoncé dans un discours des velléités de "coup d'Etat" de la part de ceux qui se croient "tout-puissants" et tentent de "saboter" son action.

M. Bunyoni était de longue date considéré comme le véritable numéro deux du régime depuis la crise politique de 2015 et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir.

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