Attaque de Buringa : la population soupçonne l'armée d'y être pour beaucoup
Pour nombre d'observateurs, cette seconde attaque dans ce secteur en deux mois semble remettre en cause le dispositif sécuritaire mis en place par l'armée burundaise...Mais voici un hic : il y a à peine trois mois, le pouvoir burundais assurait avoir repoussé le RED-Tabara à au moins cinq jours de marches de sa frontière, après une année d'opérations militaires dans les moyens et hauts-plateaux qui surplombent Uvira et Fizi, dans le Sud-Kivu.
Au lendemain de la sanglante attaque armée mise au dos de la rébellion de RED-TABARA par le gouvernement burundais, les habitants de la localité de Buringa croient de moins en moins aux balivernes des autorités burundaises et nourrissent de forts soupçons contre les forces de sécurité burundaises.
Incapables de protéger les citoyens en barrant la route aux combattants de RED-TABARA, les militaires auraient pris l'option de se retourner contre des civils innocents, de les mitrailler afin de mettre tout le forfait au compte des rebelles et ainsi les discréditer aux yeux de la communauté internationale.
« Les militaires et les Imbonerakure voulaient d'abord rééditer le carnage de Gatumba en tirant dans le tas sur les civils, femmes et enfants, et en accusant ensuite les combattants de RED-TABARA », racontent des témoins.
Les faits selon le gouvernement et la réalité sur terrain : à Buringa, les 9 victimes déclarées étaient issues d'une même famille déjà endeuillée par le décès d'un membre dont le corps était dans un véhicule venu pour l'évacuer vers la morgue d'un hôpital proche. Le corbillard et le corps ont été carbonisés.
RED-TABARA a affirmé avoir tué 6 militaires burundais. Sauf que, pour bétonner sa stratégie, l'armée burundaise aurait caché immédiatement ses victimes pour accuser, dans la foulée, les rebelles d'avoir commis ce carnage.
Comme pour l'attaque de Vugizo, aucun combattant de RED-TABARA n'a été capturé, encore moins tué par une foultitude de militaires qui quadrillent la frontière entre le Burundi et la RDC.
Le mystère est encore total et le gouvernement ne sait plus quoi dire pour convaincre.
Pour nombre d'observateurs, cette seconde attaque dans ce secteur en deux mois semble remettre en cause le dispositif sécuritaire mis en place par l'armée burundaise...
Mais voici un hic : il y a à peine trois mois, le pouvoir burundais assurait avoir repoussé le RED-Tabara à au moins cinq jours de marches de sa frontière, après une année d'opérations militaires dans les moyens et hauts-plateaux qui surplombent Uvira et Fizi, dans le Sud-Kivu.
Pour leur barrer la route, les militaires burundais ont installé un double cordon : deux bataillons dans les montagnes du Sud-Kivu, côté RDC, et un autre dans les marais de la Rukoko à l'ouest de Bujumbura afin de prémunir le territoire national de toute nouvelle attaque.
Mais tout ce dispositif a volé en éclat, la frontière est devenue comme une passoire. C'est la honte pour le général Evariste Ndayishimiye.