Même derrière les barreaux, Bunyoni reste trop puissant pour Ndayishimiye: Les généraux exigent sa relaxation

Selon une source généralement bien informée, le chef de l'Etat aurait l'intention d'en finir avec Alain Guillaume Bunyoni une fois pour toutes à la manière du régime CNDD-FDD. Un assassinat camouflé en mort naturelle serait envisageable. Mais certains généraux sortent déjà leurs griffes pour tuer dans l'œuf ces velléités assassines. Ils auraient directement contacté le chef de l'Etat pour l'en empêcher, sans quoi ils enterreraient, au moins, deux généraux dont Evariste Ndayishimiye.

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Burundi Daily
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28.3.2024
Categorie:
Politique

[Photo @Jeune Afrique]

Le Président burundais est plus tourmenté que jamais. Même en détention, l'ennemi public numéro un, en l'occurrence le général Alain Guillaume Bunyoni, continue à lui donner du fil à retordre.

D'abord parce que Bunyoni semble avoir un réseau d'amis forts qui s'arrangent pour lui filer des téléphones alors que c'est strictement interdit et que sa cellule est difficile d'accès pour le commun des citoyens.

Lors de la dernière fouille improvisée dans sa cellule, les policiers ont déniché une carte sim. Signe qu'il a encore un téléphone à sa disposition.

Précédemment, la police avait trouvé sur lui deux téléphones lors d'une autre fouille. Ndayishimiye n'en revient pas. Certes, la police a déjà arrêté et emprisonné les trois personnes aux noms desquels étaient enregistrées les cartes sim trouvées dans la cellule de Bunyoni. Mais cela ne résout rien.

Le dossier Bunyoni reste entier pour Evariste Ndayishimiye. Il vient de muter de Gitega à Makamba le Commissaire de Police Ntibibogora Jérôme,  un criminel né, soupçonné d'être proche de Bunyoni.

Selon une source généralement bien informée, le chef de l'Etat aurait l'intention d'en finir avec Alain Guillaume Bunyoni une fois pour toutes à la manière du régime CNDD-FDD. Un assassinat camouflé en mort naturelle serait envisageable.

Mais certains généraux sortent déjà leurs griffes pour tuer dans l'œuf ces velléités assassines.  Ils auraient directement contacté le chef de l'Etat pour l'en empêcher, sans quoi ils enterreraient, au moins, deux généraux dont Evariste Ndayishimiye.

Au Burundi, nul n'ignore que le coup de gueule des généraux qui font la pluie et le beau temps vaut son pesant d'or. Ndayishimiye le sait pertinemment ; lui qui n'a été candidat à l'élection présidentielle que grâce aux mêmes généraux qui ont barré la route à l'ancien président Pierre Nkurunziza. Il voulait aligner Pascal Nyabenda à sa succession. L'infortuné Nyabenda paie encore le prix de cette volonté de Pierre Nkurunziza. Il se dit que c'est d'ailleurs pour cette raison que feu president Nkurunziza aurait été tué par les mêmes généraux peu avant l'expiration de son 3ème et ravageur mandat. Officiellement, il est mort d'un arrêt cardiaque. Une absurdité car, pour ceux qui s'y connaissent, un "arrêt cardiaque" est une conséquence de la mort, pas une cause.

Tout semble donc limpide comme l'eau de roche. Le général Alain Guillaume Bunyoni disposerait d'un vaste réseau d'amis puissants et de sympathisants au niveau de la police, l'armée et même l'administration.

Selon des témoignages concordants, pour accéder à sa cellule de Gitega, on doit franchir trois portes dont les clés sont conservées par trois personnes différentes : le directeur de la prison, le chef des renseignements au niveau provincial et le commissaire régional de la police à Gitega.

Si Bunyoni jouit et bénéficie d'un tel niveau de soutien au point que les puissants généraux qui contrôlent le pouvoir demandent sa libération, c'est probablement parce qu'ils ont perdu confiance envers un président Ndayishimiye qui, dans ses déclarations publiques, apparaît de plus en plus comme un comédien incohérent plutôt qu'un président sérieux.

Le pays patauge depuis 2015 dans une série de crises successives dans tous les domaines de la vie que ces généraux auraient dû comprendre qu'ils risquent de perdre le soutien populaire.

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