L'Armée burundaise déplumée en Somalie : Pas de deuil national ni drapeaux en berne à Bujumbura.

S'il est indécent de gloser sur une telle horreur, il est encore plus révoltant de constater le peu de compassion dont a fait montre le gouvernement vis-à-vis des familles des victimes. Pas le moindre jour de deuil national déclaré. Aucune décision de mettre les drapeaux en berne en signe de deuil pour ces vaillants héros fauchés sur le champ de bataille. Le gouvernement les traite comme de la vraie chair à canon. Dans sa première conférence de presse organisée à son Palais de Bujumbura le 10 mai, le Chef de l'Etat n'y a même pas fait allusion.

Par
Burundi Daily
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12.5.2022
Categorie:
Politique

Le récent mitraillage de plusieurs dizaines de militaires burundais engagés dans des opérations de maintien de la paix en Somalie dans le cadre de l'ATMIS a ému la planète entière.

Des messages de sympathie ont fusé des quatre coins du monde. L'Union africaine, européenne...aucune institution politique internationale n'est restée de marbre face à l'étendue des dégâts alléguée et la cruauté à la fois gratuite et historique du mouvement terroriste Al shabaab.

Mais curieusement, le Burundi est resté serein. Seul le ministère de la défense s'est, tardivement,  fendu d'un communiqué laconique pour annoncer la mort de quelques militaires burundais suite à une attaque terroriste en Somalie.

A peine une dizaine de morts et quelques blessés, a déclaré le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l'armée burundaise. A noter que c'est pour la première fois que l'armée burundaise reconnait officiellement de tels dégâts humains dans ses rangs, même si c'est ridiculement minoré, dans le cas d'espèce.

S'il est indécent de gloser sur une telle horreur, il est encore plus révoltant de constater le peu de compassion dont a fait montre le gouvernement vis-à-vis des familles des victimes. Pas le moindre jour de deuil national déclaré. Aucune décision de mettre les drapeaux en berne en signe de deuil pour ces vaillants héros fauchés sur le champ de bataille. Le gouvernement les traite comme de la vraie chair à canon.

Dans sa première conférence de presse organisée à son Palais de Bujumbura le 10 mai, le Chef de l'Etat n'y a même pas fait allusion. Comme si les 5 milliers de soldats burundais en mission de l'Union africaine pour le maintien de la paix en Somalie n'intéressent que vivants, simplement pour le fric qu'ils font entrer dans les poches des caciques du régime CNDD-FDD.

En taisant la tragédie dont son armée a été victime en Somalie, le Chef de l'Etat burundais est trahie par une litanie de noms de militaires cités dans la rubrique communiqués de décès à travers des radios privées et publiques, y compris la radio nationale qui ne manque pas de préciser que ces soldats ont péri dans une attaque rebelle en Somalie.

Les proches et amis des victimes sont inconsolables. D'autant que les corps de victimes sont encore introuvables, selon des témoignages concordants.

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