Le flux des militaires burundais vers Uvira s'intensifie: la rente des généraux aussi

Les Burundais riverains de l'est de la RDC estiment qu'en cas de prise de la ville d'Uvira, la guerre s'étendra à Cibitoke au Burundi et les perdants seront à coup sûr ces habitants qui vivaient du commerce transfrontalier avec l'est de la RDC, notamment à travers le commerce du carburant venu de là-bas.Selon des sources bien informées, le M23 s'apprêterait à lancer un violent assaut sur Uvira, dernier bastion de retranchement pour l'armée burundaise mal équipée et démotivée car engagée dans une guerre dont ils ne comprennent pas encore la cause.

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3.10.2025
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Diplomatie

Les Burundais riverains de la Rusizi sont sidérés. Chaque soir, plusieurs camions bondés de militaires en treillis passent par la 4ème avenue de Gasenyi dans l'ancienne province de Cibitoke pour entrer à l'est de la RDC par voie terrestre. Le dernier convoi est passé par cette voie ce mardi vers 18 heures. Les habitants de Kagwema, témoins oculaires de ce spectacle récurrent s'y sont déjà habitués.

Ils affirment que ce genre de navettes leur est familier. Mais ils se demandent en même temps ce que vont faire leurs soldats au Congo, étant donné que le Burundi n'est pas pour autant attaqué et que, selon des témoignages concordants, l'armée congolaise se fait régulièrement déplumer par la rébellion du M23 qui a déjà fait tomber des villes entières à l'est, notamment Goma et Uvira.

Les Burundais riverains de l'est de la RDC estiment qu'en cas de prise de la ville d'Uvira, la guerre s'étendra à Cibitoke au Burundi et les perdants seront à coup sûr ces habitants qui vivaient du commerce transfrontalier avec l'est de la RDC, notamment à travers le commerce du carburant venu de là-bas.

Selon des sources bien informées, le M23 s'apprêterait à lancer un violent assaut sur Uvira, dernier bastion de retranchement pour l'armée burundaise mal équipée et démotivée car engagée dans une guerre dont ils ne comprennent pas encore la cause, vue du Burundi, leur patrie.

L'idée derrière est que leurs efforts et sacrifices profitent uniquement aux généraux qui tiennent les cordons de la bourse, au premier rang desquels se situe le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye. C'est ce dernier qui a personnellement signé un accord avec Tshisekedi pour lui envoyer un contingent de militaires dont le nombre oscille autour de 10.000 hommes.

Sur chaque militaire en mission en RDC, les généraux aux appétits financiers gloutons perçoivent mensuellement 5000 dollars. Autant dire plusieurs milliers de dollars.  Curieusement, l'on n'a aucune trace de ces billets vers dans le budget général de l'Etat. Et c'est ici que le bât blesse. Tout est pompé par le sommet de l'Etat, incognito.

Malgré le flou qui a entouré la mission des militaires burundais en Somalie, leur participation reposait sur un barème relativement transparent : environ 828 dollars par mois et par soldat, ce qui représentait près de 50 millions de dollars par an pour un contingent de 5 000 hommes. Rien n'est dit sur leur mission en RDC. Tout est siphonné par les généraux pendant que les militaires burundais se font tuer comme des mouches en terre congolaise.

Le moment venu, ils rendront des comptes, ces généraux qui s'en font plein les poches.

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