Une révolte militaire en marche :Les militaires burundais préfèrent la prison plutôt que la guerre contre le M23
Toute cette galaxie de militaires a refusé d'obéir à l'ordre de combattre le M23 après la déroute qui a coûté la vie à plusieurs dizaines d'entre eux alors que les trouillards soldats congolais ont pris le large.Depuis leur lieu de détention, ils demandent ou exigent une visite de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme, CNIDH, histoire de constater, de visu, les dramatiques conditions de leur détention.Cela sonne comme une révolution au sein de l'armée burundaise.
L'armée burundaise n'est plus la grande muette que les autorités pensent d'elle. Elle est en effet plus expressive que jamais. En guerre contre le M23 à l'est de la RDC depuis près d'une année, des centaines de soldats burundais, officiers comme hommes de rang, viennent en effet de surprendre le haut commandement en déposant les armes pour regagner, illico presto, leur pays ou plus exactement la prison.
Ils sont massivement détenus dans de mauvaises conditions aux Camps Muzinda, Cibitoke, Mujejuru ou encore à la Police Militaire.
Selon des défenseurs des droits humains, il s'agit d'un melting-pot fait de militaires issus aussi bien des anciennes forces armées burundaises (FAB)) que des anciens mouvements rebelles CNDD-FDD et FNL.
Toute cette galaxie de militaires a refusé d'obéir à l'ordre de combattre le M23 après la déroute qui a coûté la vie à plusieurs dizaines d'entre eux alors que les trouillards soldats congolais ont pris le large.
Depuis leur lieu de détention, ils demandent ou exigent une visite de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme, CNIDH, histoire de constater, de visu, les dramatiques conditions de leur détention.
Cela sonne comme une révolution au sein de l'armée burundaise.
De l'avis de nombreux observateurs, cette attitude inédite est due à plusieurs paramètres : d'une part, ils ne comprennent pas la cause de leur engagement sur le front congolais. ils refusent donc de se faire tuer pour rien.
D'autre part, il s'agit d'une génération de militaires souvent formés et intelligents, aveuglement commandés par des brutes généraux ou colonels issus de l'ancien mouvement rebelle CNDD-FDD avec un cursus scolaire douteux ou approximatif dont le niveau dépasse rarement la 9ème à l'instar des officiers hauts gradés comme Ignace Sibomana dont on retiendra la bestialité légendaire au plus fort de la répression des opposés au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza.,
En réalité, il se trouve qu'en raison du chômage massif ambiant au Burundi, plusieurs lauréats des humanités ou même des universitaires se sont fait embaucher comme hommes de troupes ou sous-officiers au sein de l'armée burundaise. Ce sont eux qui étaient en RDC, recrutés depuis 2018 pour la plupart selon des témoignages concordants. Ils sont donc plus intelligents que leurs donneurs d'ordre, promus pour la gravité des crimes de sang qu'ils ont commis au Burundi.
Curieusement, au lieu de se mettre à leur écoute, de s'interroger sur le fait d'un tel refus massif d'obtempérer et de décider de rentrer pour se faire embastiller, de ne pas fuir ou aller renforcer le M23 pour certains, le haut commandement de l'armée mobilise d'autres militaires pour aller relayer les trouillards présumés.
Chaque région militaire est sommée d'y dépêcher au moins 450 hommes. Mais comme leurs frères d'armes, ils ne vont pas y aller de gaieté de cœur. Car la cause de cette guerre reste aussi floue. Les mêmes causes produiront, a priori, les mêmes effets. La raison de la guerre au Congo reste pour eux un mystère.
Seul le chef de l'Etat burundais Evariste Ndayishimiye en détient le secret, lui qui perçoit des dollars en espèces sonnantes et trébuchantes en vertu d'un accord secret qui le lie à Félix Tshisekedi, le chef de l'Etat congolais.