Barrage de la renaissance et les eaux du Nil: Entre le Caire et Addis-Abeba, le cœur de Gitega balance vers le nord.

L'Ethiopie promet du courant électrique aux pays tributaires du Nil blanc tandis que son rival, l'Egypte, va donner un hôpital, une école et un programme de gestions des eaux d'irrigation au Burundi, une coopération militaire au Rwanda et à l'Ouganda.Visiblement, en effectuant une visite officielle en Egypte, au lendemain d'une visite officielle de la présidente Ethiopienne, à Bujumbura (février 2021), Evariste Ndayishimiye jette son dévolu sur le pays des Pharaons au grand dam de celui du grand Empereur Hailé Sélassié. Il fait fi du déficit abyssal de l'énergie.

Par
Burundi Daily
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29.3.2021
Categorie:
Diplomatie

 

Le nouveau président burundais Evariste Ndayishimiye a regagné son pays vendredi dernier après une visite de trois jours en Egypte.

 

Devant les caméras et autres micros des médias locaux, le président burundais s'est dit «satisfait des liens d'amitiés entre le Burundi et l'Egypte». Il a particulièrement vanté un mémorandum de collaboration signé par les deux parties   et portant sur «le transfert des technologies, le tourisme, des projets sur le lac Tanganyika, l'appui égyptien dans le domaine des infrastructures, etc. ».

 

«Les équipes techniques doivent se mettre rapidement à l'œuvre...dans trois mois au plus tard», a déclaré le président burundais, sourires aux lèvres.  Mais Evariste Ndayishimiye a pris soin de ne pas mentionner dans son discours la question des eaux du fleuve Nil, véritable pomme de discorde entre l'Egypte et l'Ethiopie. Or, c'était le véritable clou du spectacle : selon plusieurs médias égyptiens, notamment le dailynewsegypt.com,  le Ministre burundais de l'agriculture et de l'environnement a eu des entretiens avec son homologue égyptien avec un focus sur la problématique des eaux du fleuve Nil (dont le Burundi héberge la source la plus méridionale).

 

« Le Ministre égyptien des ressources en eau et de l'irrigation, Mohamed Abdel-Aty, a rencontré le Ministre burundais de l'environnement, de l'agriculture et de l'élevage, Rurema Deo-Guide, pour discuter des moyens de renforcer la coopération bilatérale », a rapporté sur son site le journal dailynewsegypt

 

Présidents Ndayishimiye du Burundi et Al-Sisi de l'Egypte lors de la viste du président Burundais en Egypte

«Parlant du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), Abdel-Aty a affirmé la volonté de l'Égypte de mener à bien les négociations, confirmant la détermination de l'Égypte dans la préservation de ses droits sur l'eau et la réalisation de bénéfices pour toutes les parties impliquées dans la question».

 

Pour rappel, le barrage de la Renaissance est un barrage en construction Ethiopie qui devrait être le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique. Ce gigantesque projet a démarré le 28 mai 2013 et la construction devrait durer jusqu'en 2022.

 

Aujourd'hui, ce barrage suscite des tensions avec les pays situés en aval qui craignent une diminution des débits d'eau et des apports de limon. Plus de 90% des eaux du Nil (le Blue) proviennent des plateaux et montagnes de l'Ethiopie. Mais l'Egypte à elle seule s'accapare de plus de 80% des eaux du Nil.

C'est ainsi que sa construction constitue une réelle menace pour l'Egypte ; tant et si bien qu'il y a déjà une vive tension entre les deux pays.

Aujourd'hui, l'Egypte et l'Ethiopie  jouent  des coudes pour gagner l'appui des autres pays de la région (Burundi, Rwanda, Uganda ...) non sans promesses alléchantes.

L'Ethiopie promet du courant électrique aux pays tributaires du Nil blanc tandis que son rival, l'Egypte, va donner un hôpital, une école et un programme de gestions des eaux d'irrigation au Burundi, une coopération militaire au Rwanda et à l'Ouganda.

Visiblement, en effectuant une visite officielle en Egypte, au lendemain d'une visite officielle de la présidente Ethiopienne, Sahle-Work Zewde,  à Bujumbura (février 2021), Evariste Ndayishimiye jette son dévolu sur le pays des Pharaons au grand dam de celui du grand Empereur Hailé Sélassié. Il fait fi du déficit abyssal de l'énergie au Burundi et préfère école et hôpital.

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