Les règles de l'UE sur les minerais de conflit profiteront à Kigali et Pretoria

La réglementation, qui rentre en vigueur le 1er janvier 2021, pourrait voir les importateurs européens se tourner davantage vers ces fournisseurs accrédités, qui ne sont que trois en Afrique, d'après la liste de RMI : les sud-africains AU Traders and Refiners et Rand Refinery (or) d'une part, et le rwandais LuNa Smelter (étain) d'autre part.En effet, tout importateur ayant recours à des fonderies et raffineries figurant sur la liste des fournisseurs approuvée par Bruxelles sera exempté de nombreuses exigences en termes d'audit et de due diligence. De quoi les rendre plus attirantes.

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Burundi Daily
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2.10.2020
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Economie

Point clé du nouveau règlement européen sur les minerais provenant de zones de conflit, l'incorporation dans les supply chains des importateurs européens de fonderies et raffineries jugées "responsables" pourrait bien bénéficier à l'Afrique du Sud et au Rwanda.

Même si la liste officielle n'a pas encore été rendue publique par Bruxelles, le monde de la compliance s'attend à ce que celle-ci soit très largement basée sur celles diffusées par les principaux acteurs de la traçabilité minière, telles que le Responsible Minerals Initiative (RMI), le London Bullion Market Association (LBMA) ou encore le Responsible Jewellery Council (RJC).

La réglementation, qui rentre en vigueur le 1er janvier 2021, pourrait voir les importateurs européens se tourner davantage vers ces fournisseurs accrédités, qui ne sont que trois en Afrique, d'après la liste de RMI : les sud-africains AU Traders and Refiners et Rand Refinery (or) d'une part, et le rwandais LuNa Smelter (étain) d'autre part.

En effet, tout importateur ayant recours à des fonderies et raffineries figurant sur la liste des fournisseurs approuvée par Bruxelles sera exempté de nombreuses exigences en termes d'audit et de due diligence. De quoi les rendre plus attirantes.

Victoire pour le Rwanda

Cette perspective est motif de réjouissance pour le président rwandais Paul Kagame. Le succès de LuNa Smelter représente à ses yeux un projet politique de premier plan.

LuNa, une joint-venture entre le polonais Luma Investments (75 %) et la société étatique Ngali Holdings (25 %), a vu le jour fin 2018 sur le site de l'ancienne fonderie d'étain de Karuruma, qui n'avait quant à elle jamais été opérationnelle.

Son intégration à la liste des fournisseurs approuvés par le RMI en février 2020 a marqué une étape importante pour les ambitions de Kagame, qui cherche à faire du Rwanda un hub régional de la transformation de minerai, un moyen notamment de booster les entrées de devises étrangères.

La nouvelle réglementation européenne pourrait donner un coup de pouce conséquent à LuNa.

Deuxième chance pour l'Afrique du Sud


Du côté de Johannesburg, le 1er janvier 2021 est également attendu avec impatience. Si l'Afrique du Sud est historiquement le leader de la transformation d'or sur le continent, l'impact politique et économique du Covid-19 s'est fait ressentir de plein fouet à travers l'ensemble du tissu industriel.

Pour AU Traders and Refiners, l'enjeu est encore plus crucial. En dépit de son accréditation par le RMI et le RJC, le sud-africain a été retiré, en début d'année, de la supply chain du géant californien Apple, qui réduit ainsi sa présence en Afrique au seul fournisseur Rand Refinery.

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