L'ONATEL périclite et l'Etat s'en prend à ses employés malades ou en âge avancée

Pour montrer l'ampleur de la crise financière que connait l'Onatel, le Premier ministre avait comparé l'Onatel à une maison dépourvue de toit, de portes et de fenêtres. «L'Etat burundais ne perçoit aucun sou comme dividende alors qu'il est le seul actionnaire dans la société publique Onatel. La mauvaise gouvernance à la tête de l'Onatel est à l'origine de cette crise financière », a expliqué le Premier ministre.Malgré le statut d'entreprise commerciale, les ventes ont sensiblement chuté.

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on
15.5.2021
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Economie

Alors que l'Office national des télécommunications, ONATEL, n'est plus que l'ombre de lui-même en raison de sa faillite structurelle et chronique, le régime CNDD-FDD veut la délester de ses employés en âge avancée ou malades pour la remettre sur les rails.

«Pour son redressement, il va falloir  négocier un départ volontaire à la retraite pour les employés âgés ou chroniquement malades », a déclaré le directeur général de l'ONATEL, lors d'une visite que la Ministre en charge des télécommunications, Marie-Chantal Nijimbere, a effectuée cette semaine au siège de l'ONATEL.

Telle est l'une des solutions miracles  envisagées par les managers de cette entreprise après l'injonction qui leur a été faite fin 2020 par le Premier Ministre Alain Guillaume Bunyoni, pour sortir cette entreprise publique et historique de la télécommunication, qui va de déficit en déficit au fil des ans.

Pour montrer l'ampleur de la crise financière que connait l'Onatel, le Premier ministre avait comparé l'Onatel à une maison dépourvue de toit, de portes et de fenêtres.

«L'Etat burundais ne perçoit aucun sou comme  dividende alors qu'il est le seul actionnaire dans la société publique Onatel. La mauvaise gouvernance à la tête de l'Onatel est à l'origine de cette crise financière », a expliqué le Premier ministre.

Malgré le statut d'entreprise commerciale, les ventes ont sensiblement chuté. Le chiffre d'affaires de l'Onatel est passé de  10 milliards de Fbu en 2015 à 5 milliards de Fbu en 2019, soit une baisse de 50% ».

« La masse salariale est passée de 90 millions de Fbu à 300 millions de Fbu, soit une augmentation de 240 % ».

Voilà qui a le mérite d'être clair. Le Premier Ministre l'a dit sans circonlocutions. La mauvaise gouvernance est la cause principale de la ruine de cette entreprise.

Or, d'aucun estiment que c'est aussi la cause de la faillite de l'Etat burundais dans sa globalité. Par conséquent, fustiger les malades ou les employés en âge avancée revient à déplacer le problème ou fuir la réalité des faits.

Faire partir les salariés malades, rien que parce qu'ils sont malades relève de l'immoral. En outre, délester l'Onatel de ses employés âgés avant l'âge normal de la retraite fait humoristiquement penser à l'adage populaire « Ishaje nibagwe ».

Manifestement, de l'Etat-parent (tant vanté) à l'Etat-ogre qui mange ses enfants, il n'y avait qu'un pas, que le régime CNDD-FDD vient de franchir.

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