Près de deux ans au pouvoir, le Président burundais veut «rectifier le tir pour engager le pays sur la voie du développement»

Dans tous les cas, après la retraite globale de Gitega, c'est le train-train de la vie quotidienne qui reprend. Tant et si bien que les conseils que le Chef de l'Etat a adressés à ceux qu'il a mis en avant pour booster l'économie du pays resteront lettre morte.Le pillage de ce qui reste de l'économie se poursuivra sans vergogne, l'arrogance de la minorité aisée qui se sert dans la caisse commune également. Parallèlement, la répression des opposants réels ou supposés ne fléchira pas pour autant.

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Burundi Daily
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15.3.2022
Categorie:
Politique

En matière de développement intégral, le Burundi tangue toujours entre attente et désespoir, près de deux ans après le hold-up électoral du CNDD-FDD et la prise de fonction présidentielle du général Evariste Ndayishimiye.

A l'instar de son défunt mentor, Pierre Nkurunziza qui a noyauté l'économie du Burundi, plus de deux décennies durant avant de la laisser exsangue pour rejoindre l'au-delà, Evariste Ndayishimiye est, plus qu'autre chose, un pur produit du maquis catapulté au sommet de l'Etat par la force du canon.

Résultat, il tâtonne et étonne, incapable de remettre l'économie sur les rails de la relance.

Mais il y semble y avoir quand même une once de différence entre les deux caciques du parti de l'aigle : contrairement à son prédécesseur Pierre qui brillait par son obscurantisme doublement têtu et étriqué, Evariste reconnait tout au moins son incapacité à relever l'économie nationale.

Pour tenter de remonter la pente raide, il vient de rassembler, à huis clos, tous les cadres et autres hauts cadres, «nommés par décret» à Gitega, dans le cadre d'une retraite placée sous le thème «Bonne gouvernance : les services publics productifs».

«Cette retraite visait à rectifier le tir pour engager le pays sur la voie du développement, il s'agissait d'une réunion d'échanges, sans faux fuyant, sur les défis auxquels font face ces responsables dans l'exercice de leurs fonctions», a indiqué à la presse la porte-parole du chef de l'État, Évelyne Butoyi.

Manifestement, il y a lieu de se demander si, réellement, il y a un pilote dans l'avion. Rien n'est moins sûr.

Selon son porte-parole, le Président burundais a eu l'occasion de recadrer ses cadres en leur intimant l'ordre d'être « des humbles serviteurs de la population, de prêcher par l'exemple, de respecter le bien public, d'éviter et lutter contre les malversations économiques et d'utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication ».

Wait and see comme disent les anglophones.

Dans tous les cas, après la retraite globale de Gitega, c'est le train-train de la vie quotidienne qui reprend. Tant et si bien que les conseils que le Chef de l'Etat a adressés à ceux qu'il a mis en avant pour booster l'économie du pays resteront lettre morte.

Le pillage de ce qui reste de l'économie se poursuivra sans vergogne, l'arrogance de la minorité aisée qui se sert dans la caisse commune également. Parallèlement, la répression des opposants réels ou supposés ne fléchira pas pour autant.

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