Propriétés foncières au Burundi : Le Chef de l'Etat dégaine l'arme de l'expropriation des tutsis déplacés internes chassés de leurs terres à coups de machettes et de gourdins depuis le génocide de 1993
En se posant comme le Stakhanov des temps modernes qui veut décupler la production agricole en ratissant large l'univers des terres arables, Evariste Ndayishimiye dissimule une maligne et vénéneuse stratégie de son parti, le CNDD-FDD, de chosifier les membres de la communauté ethnique tutsie en les dépossédant de leurs terres, leur racine, leur patrie. Car les terres inexploitées appartiennent aux bras cassés dont il est question dans son discours. Une bonne frange d'entre eux sont des déplacés internes, chassés de leurs terres à coups de machettes et de gourdins en 1993.
Alors que plus de 90% des litiges pendants dans les cours et tribunaux au Burundi sont d'ordre foncier, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye vient d'aggraver la situation en annonçant que son gouvernement envisage déposséder les propriétaires des terres arables non exploitées et les céder aux plus zélés pour le rentabiliser.
« Nous allons approcher ceux qui ont des terres qu'ils sont incapables d'exploiter de les donner à ceux qui le peuvent pour augmenter la production », a déclaré le général Evariste Ndayishimiye dans son discours circonstanciel à l'occasion de la journée internationale du travail et des travailleurs.
Comme d'aucuns le savent, au Burundi, la terre s'acquiert historiquement par grâce de l'autorité, ascendance ancestrale et clanique ou par achat. Elle a donc son histoire et nul n'en ignore la portée. Aucune confusion n'est donc possible en la matière.
En se posant comme le Stakhanov des temps modernes qui veut décupler la production agricole en ratissant large l'univers des terres arables, Evariste Ndayishimiye dissimule une maligne et vénéneuse stratégie de son parti, le CNDD-FDD, de chosifier les membres de la communauté ethnique tutsie en les dépossédant de leurs terres, leur racine, leur patrie. Car les terres inexploitées appartiennent aux bras cassés dont il est question dans son discours. Ceux-là mêmes qui sont comptables de la faim structurelle et de la pauvreté qui gangrènent le Burundi. Une bonne frange d'entre eux sont des déplacés internes, chassés de leurs terres à coups de machettes et de gourdins depuis 1993 par leurs voisins hutus qui voulaient les rayer de cette planète terre.
D'autres, pour les mêmes raisons, ont pris la voie de l'exil. Tant et si bien que leurs terres ancestrales sont non défrichées.
Incapable de penser le développement intégral du pays, Evariste Ndayishimiye s'englue dans le vieux stratagème politique et idéologique du CNDD-FDD, Divise pour régner, divide et impera.
Il oppose les hutus aux tutsis, chérit les premiers et maudit les autres.