Une arrestation qui trahit le discours du président Evariste Ndayishimiye: Près d'un mois au noir, Dr Christophe Sahabo n'a pas encore vu un juge.

Le président Evariste Ndayishimiye a l'habitude de blâmer les juges pour tous les maux et pratiques tyranniques qui ont englouti le Burundi. A qui s'en prendra-t-il désormais pour la mise au noir du Dr Christophe Sahabo, arrêté il y a près d'un mois par les services secrets burundais ? Ces services sont sous son contrôle direct, ils dépendent et sont gérés par le bureau du président. Détenu jusqu'ici au secret et dans des conditions horribles dont seul le SNR burundais est capable, Dr Christophe Sahabo n'a été aperçu ni par ses avocats ni par aucun membre de sa famille

Par
Burundi Daily
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26.4.2022
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Justice

Près d'un mois après l'arrestation, nuitamment et sans mandat, du Docteur Christophe Sahabo, ancien directeur général de Kira Hospital, ses deux avocats de la défense, tirent sur la sonnette d'alarme pour dénoncer de nombreuses irrégularités.

Le président Evariste Ndayishimiye a l'habitude de blâmer les juges pour tous les maux et pratiques tyranniques qui ont englouti le Burundi. A qui s'en prendra-t-il désormais pour la mise au noir du Dr Christophe Sahabo, arrêté il y a près d'un mois par les services secrets burundais ? Ces services sont sous son contrôle direct, ils dépendent et sont gérés par le bureau du président.

Selon Maître Emmanuel Hakizimana et Ernest Ndikumana, ses avocats, le code de procédure pénal burundais prévoit « une garde à vue de sept jours renouvelable une seule fois », ainsi que « la présence d'un avocat lors d'un interrogatoire ».

N'écoutant que leur haine ethnique qui les submerge, les agents du Service National des Renseignements (SNR) guidés par leur maître Alfred Museremu, ont oublié ces balises et le maintiennent au noir depuis près d'un mois. Aucun officiel n'a jusqu'ici voulu commenter cette arrestation ni s'indigner de son maintien dans les griffes du SNR au-delà des délais réglementaires.

En outre, Me Emmanuel Hakizimana et son collègue Ernest Ndikumukama, dénoncent dans leur correspondance  « un grand traumatisme moral » infligé au médecin.

Détenu jusqu'ici au secret et dans des conditions horribles dont seul le SNR burundais est capable, Dr Christophe Sahabo n'a été aperçu ni par ses avocats ni par aucun membre de sa famille depuis son arrestation. Pire encore, malgré ses crises récurrentes d'asthme, ledit médecin n'a pas eu accès à des soins appropriés malgré.

Les avocats de la défense en appellent donc au procureur général du Burundi, en rappelant que personne ne connaît jusqu'ici le mobile de son arrestation.

Il sied de rappeler que le pouvoir burundais a pratiquement déjà pris le contrôle du Kira Hospital par le biais d'un Conseil d'administration à sa solde.

Le Dr Christophe Sahabo a été contraint à la démission le jour de son arrestation. Arrêté en même temps que lui, le Dr Jean David Pillot, président du Conseil d'administration d'origine française,  a été relâché dès le lendemain. Il a déjà été forcé de quitter le pays après avoir présenté sa démission.

D'aucuns estiment que le cas Christophe Sahabo est une épine dans le pied du général Evariste Ndayishimiye, incapable de libérer des griffes acérées du SNR dont il  n'aurait plus le contrôle alors qu'il dépend directement de la présidence.

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