Production agricole : Le CNDD-FDD fait main basse sur tout le stock

Sur le fond, cette agence inquiète à plus d’un titre. Car à travers elle, le régime CNDD-FDD vient de marquer (après les coopératives SANGWE) un autre point sur le terrain des l’exclusion ses ennemis naturels, en l’occurrence les tutsis et d’autres opposants non-encore-gagnés à sa cause méphistophélique.Tout sera contrôlé par des Imbonerakure et la poignée de tutsis qui, exclus du milieu professionnel, s’étaient réfugiés dans l’agro-élevage, seront bannis du circuit production-commercialisation de leurs produits.

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Burundi Daily
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1.2.2021
Categorie:
Economie

Décidément, rien ne pourra assouvir les appétits gloutons du régime CNDD-FDD au Burundi.

Non content d’avoir pompé et anémié l’économie, écartelé le tissu social et hypothéqué l’avenir des générations futures, le régime CNDD-FDD en rajoute une couche en faisant main basse la gestion de toute la production agricole du pays.

Cela passe par la création de l’Agence nationale de gestion du stock (ANAGESSA).

Officiellement, cette structure mise en place par décret présidentiel a la vaste mission  de gérer toute «la production agricole, animale et halieutique» de bout en bout.  C’est-à-dire de la production à la commercialisation.

Elle se conçoit donc comme un « mécanisme d’appui à la production, à la collecte et à la commercialisation des produits agricoles, animaux et halieutiques ». Elle déterminera, désormais, «les types de produits agricoles, animaux et halieutiques destinés à la commercialisation».

Sur le fond, cette agence inquiète à plus d’un titre. Car à travers elle, le régime CNDD-FDD vient de marquer (après les coopératives SANGWE) un autre point sur le terrain des l’exclusion ses ennemis naturels, en l’occurrence les tutsis et d’autres opposants non-encore-gagnés à sa cause méphistophélique.

Tout sera contrôlé par des Imbonerakure et la poignée de tutsis qui, exclus du milieu professionnel, s’étaient réfugiés dans l’agro-élevage, seront bannis du circuit production-commercialisation de leurs produits.

Ici comme ailleurs, le diable est dans les détails : « Sur présentation d’un projet soumis et validé par l’ANAGESSA, un contrat de production garantissant un marché d’écoulement à un prix rémunérateur est conclu entre celle-ci et les coopératives ou les privés potentiels pour s’assurer de la disponibilité des quantités des produits commercialisables. L’Etat, à son tour, est tenu à disponibiliser les fonds pour acheter les productions», précise le décret mettant en place cette nouvelle agence.

Exit donc la libéralisation des prix. Le prix d’achat sera fixé suivant les coûts de production, par une commission mixte multidisciplinaire. Une fois leurs productions livrées, les producteurs (coopératives et privés) présentent leurs factures à l’agence qui va se charger d’en vérifier la régularité avant de les envoyer pour paiement au ministère de Finances, selon les modalités fixées par le contrat qui les lient. C’est autant de brèches à la gangrène de corruption dont le Burundi ne cesse de battre son propre record.

Dans tous les cas, les gagnants de cette réforme restent, en l’occurrence les nouvelles coopératives, notamment VASO du parti présidentiel, qui ont bénéficié gratuitement de milliers de hectares à exploiter ainsi que de fonds publics. A côté de ces pépinières d’Imbonerakure, il y a lieu de citer, parmi les autres grands bénéficiaires, plusieurs personnalités politiques qui se passent des marchés sans la moindre once de transparence.

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