Année 1 de l'ère Ndayishimiye : son camp a le sentiment du devoir accompli

Le satisfecit est d'abord sur le terrain diplomatique : Retrait, coup sur coup, du Burundi de l'agenda du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil paix et sécurité de l'UA, fermeture du bureau local de l'Envoyé spécial du SG de l'ONU à Bujumbura, levée des sanctions prises contre le Burundi par l'Organisation internationale de la francophonie, rapprochement -quoi que timide- avec le Rwanda.

Par
Burundi Daily
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21.6.2021
Categorie:
Politique

Le président burundais, Evariste Ndayishimiye commémore le premier anniversaire de son trône le 18 juin. Vu de son propre camp, le successeur de Pierre Nkurunziza a bien joué.

Le satisfecit est d'abord sur le terrain diplomatique : Retrait, coup sur coup, du Burundi de l'agenda du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil paix et sécurité de l'UA, fermeture du bureau local de l'Envoyé spécial du SG de l'ONU à Bujumbura, levée des sanctions prises contre le Burundi par l'Organisation internationale de la francophonie, rapprochement -quoi que timide- avec le Rwanda.

La seule ombre au tableau reste du côté de l'Union européenne, véritable talon d'Achille pour la diplomatie burundaise.  Evariste Ndayishimiye et son joker Albert Shingiro avaient, pourtant, tout fait pour secouer le cocotier mais rien n'y fut.

Le Burundi est toujours sous sanctions de l'UE, une année après la prise de fonction du successeur de Pierre Nkurunziza. Les autorités burundaises retiennent leur souffle en attendant l'issue d'un dialogue politique entamé avec Bruxelles en février dernier. Le verdict pourrait tomber avant la fin de cette année.

Au chapitre de la bonne gouvernance, Evariste Ndayishimiye a, d'entrée de jeu, décidé de faire de la transparence son mode de gestion du pays.  Lutter contre la corruption et la fraude, boîtes aux suggestions dans toutes les administrations publiques...

Mais là encore, sur certains points, le nouveau chef de l'Etat a buté sur le gang de la mafia qui gangrène le pays depuis des décennies. C'est ainsi que l'injonction faite à tous les dignitaires du régime de déclarer leurs biens avant d'entrer en fonction est restée lettre morte. Ndayishimiye s'est renié en avouant que certains d'entre eux avaient beaucoup de biens et que cela leur prendrait des semaines pour en faire l'inventaire.

Mais très curieusement, il vient de rebondir sur la même idée en la ravivant, arguant qu'elle n'avait pas été appliquée au début de son mandat, « faute de formulaires ». Voilà qui, une fois de plus, frise le ridicule.

Sur le plan socio-économique, Evariste Ndayishimiye a démarré son septennat avec un slogan pour le moins alléchant : «que chaque bouche ait à manger et que chaque poche ait de l'argent».

Pour y arriver, Evariste Ndayishimiye a invité les opérateurs économiques à investir dans le secteur de l'agroalimentaire pour augmenter la production afin que chaque citoyen ait suffisamment à manger et que le surplus soit exporté et génère des devises. Voilà, pour le citoyen Lambda, le concentré de l'Etat parent et laborieux.

Sauf que là aussi, Evariste Ndayishimiye reste encore loin du compte, une année après. Les Burundais sont plus pauvres qu'ils ne l'étaient il y a une année.

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