Bye bye Air Burundi...Bye bye SOBUGEA
N'ayant plus aucun avion qui vole, Air Burundi a suspendu « temporairement » ses vols en 2009. Alors que le Burundi, le pays le plus pauvre de la la communauté de l'Afrique de l'Est et d'ailleurs du monde entier veut se lancer dans le transport aérien, les géants de la région comme Kenya Airways semblent se courber sous le poids de longues années de stagnation commerciale. Cette compagnie aérienne Kenyane vient d'annoncer qu'elle quittera en Septembre 2021 la coentreprise avec le groupe Air France -KLM; mettant fin à un partenariat commercial qui date de 1995.
Enfin, le gouvernement burundais a eu raison de la SOBUGEA (Société Burundaise de Gestion des Entrepôts et d'Assistance des Avions en Escale), une société mixte de droit privé qui tenait jusqu'ici à bout de bras la compagnie Air Burundi, en faillite depuis des lustres.
La défunte Air Burundi se fondra dans la SOBUGEA et les deux seront dissoutes afin que de leur cendre naissent une nouvelle compagnie dénommée Burundi Airlines. Selon une annonce officielle du gouvernement burundais, l'actionnariat de cette société sera constitué par l'Etat du Burundi (92%), la SOCABU (4%) et la SABENA en faillite (4%).
« Après échange et débat, le Conseil des Ministres a adopté la proposition de créer la nouvelle société avec entre autres recommandations de prendre les mesures nécessaires et urgentes permettant la bonne gestion du patrimoine de ces deux entités, surtout en cette période transitoire, et d'accélérer toutes les étapes qui restent en respectant la feuille de route », a déclaré dans un communiqué, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement.
Cette décision de fondre la Compagnie Air Burundi dans la SOBUGEA avait été décriée par le syndicat de cette entreprise, arguant qu'une société moribonde, en l'occurrence Air Burundi, ne saurait fusionner avec une entreprise qui surfe sur les vagues du succès.
Sur base d'un rapport d'audit commandité et publié en 2019, le syndicat s'est farouchement opposé à ce projet, évoquant du coup quelques scénarios envisageables. L'un des scénarios logiques est la privatisation d'Air Burundi.
Pour ce qui est de la fusion, tremplin à la liquidation, elle est catastrophique à plus d'un titre.
D'abord parce que la nouvelle entité absorberait l'entièreté des activités de la SOBUGEA. Ensuite parce qu'elle ouvrirait son capital à des investisseurs privés. Il est à rappeler que 90% des actions d'Air Burundi détenues dans la SOBUGEA seront vendus aux nouveaux investisseurs.
Enfin, comme pour Air Burundi, il sera difficile pour la nouvelle entité de démarrer l'activité de transport aérien.
N'ayant plus aucun avion qui vole, Air Burundi a suspendu « temporairement » ses vols en 2009. Cette société entièrement gouvernementale s'occupe désormais des activités suivantes : assistance en escale des compagnies aériennes Ethiopian Airlines et RwandAir ; assistance en matière de fret des vols cargo réguliers et non réguliers ; opérations de refueling (mise à bord carburant avions-kérosène) ; réservations et vente des billets des autres compagnies aériennes opérant à l'aéroport international de Bujumbura ainsi que la livraison, après commande, des billets d'avions via internet, sur demande).
Alors que la faillite d'Air Burundi dans son activité principale qui est le transport aérien est officielle, la SOBUGEA cartonne et génère plus d'un milliard de Fbu chaque année.
En plus des dividendes en termes de milliards de FBu distribués à l'Etat via Air Burundi (90%) et d'autres actionnaires dont SOCABU (5%) et SABENA (5%), la SOBUGEA contribue dans l'économie du pays en payant des impôts/taxes à hauteur de plus de 500 millions de FBu par an.
Le Burundi peut-il réussir la ou des géants semblent échouer?
Alors que le Burundi, le pays le plus pauvre de la la communauté de l'Afrique de l'Est et d'ailleurs du monde entier veut se lancer dans le transport aérien, les géants de la région comme Kenya Airways semblent se courber sous le poids de longues années de stagnation commerciale. Cette compagnie aérienne Kenyane vient d'annoncer qu'elle quittera en Septembre 2021 la coentreprise avec le groupe Air France -KLM; mettant fin à un partenariat commercial qui date de 1995. Ce divorce intervient dans un contexte de rumeurs de faillite et nationalisation de la plus grande compagnie de transport aérien dans la région.
Déjà mal au point en Avril dernier, Kenya airways avait révélé ses difficultés financieres et avait par la suite annonce qu'elle aura besoin de plus de 500 millions de dollars ( equivalent de presque tout le budget annuel de l'Etat Burundi) pour surmonter la crise de coronavirus.
Dans ce fief de business ou des géants comme la Kenya Airways s'effondrent malgré leur coentreprise de plus de 25 ans avec des géants d'Europe comme Air France et KLM, quel poids va peser Burundi Airlines?
