De la parole à l'acte il y a un long chemin: Corruption, concussion, détournements de deniers publics....le Chef de l'Etat se déclare inapte au combat

«Je pense que seules les personnes coupables d'assassinats devraient rester en prison ; les autres doivent comparaître en justice étant libres », a déclaré le magistrat suprême.Avec de telles déclarations, le Chef de l'Etat a aggravé une situation déjà catastrophique. Il a également piétiné des lois en vigueur en matière de répression des corrompus/corrupteurs.Car au regard de la loi, cette position officielle du chef de l'Etat burundais est contraire aux instruments juridiques régissant la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publics au Burundi.

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Burundi Daily
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6.1.2022
Categorie:
Politique

Face aux ravages de la corruption, concussion et autres détournements de deniers publics qui appauvrissent les Burundais et anémient l'économie nationale, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye s'est récemment avoué vaincu ; totalement inapte à ce combat citoyen contre les titans du CNDD-FDD, plus riches que l'Etat qu'il est censé contrôler.

En effet, lors de sa dernière émission publique face aux médias publics et privés, le général Evariste Ndayishimiye leur a malignement donné quitus en leur garantissant la liberté, sans les nommer, quelle que soit la cagnotte illicitement empochée.

«Je pense que seules les personnes coupables d'assassinats devraient rester en prison ; les autres doivent comparaître en justice étant libres », a déclaré le magistrat suprême.

Avec de telles déclarations, le Chef de l'Etat a aggravé une situation déjà catastrophique. Il a également piétiné des lois en vigueur en matière de répression des corrompus/corrupteurs.

Car au regard de la loi, cette position officielle du chef de l'Etat burundais est contraire aux instruments juridiques régissant la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publics au Burundi.

En fermant les yeux devant de tels actes inciviques, Evariste Ndayishimiye a avoué que les corrompus sont plus puissants que l'Etat et son Boss en chef, lui-même.

Mais il est resté égal à lui-même. Dans ses faits et gestes, Evariste Ndayishimiye, n'aura finalement raté aucune occasion de se montrer ami des corrompus de haut vol. Il a notamment supprimé les instances habilitées à décourager les corrompus et les corrupteurs, en l'occurrence la Cour anti-corruption et la Brigade anti-corruption en transférant leurs compétences aux parquets. Pourtant, ces instances étaient émanaient de l'accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi.

Une honte pour un Chef de l'Etat dont  la population attend le salut. Le Président burundais est témoin oculaire des richesses indues accumulées par ses co-militants du CNDD-FDD. Il connaît le poids de l'enveloppe salariale d'un ministre, d'un général de l'armée etc. il est sans ignorer aussi les plafonds qu'appliquent les banques sur les crédits (sur base de salaire, donc la capacité de rembourser). Rien ne peut justifier les richesses de certains ministres, anciens ministres, directeurs généraux, généraux de l'armée, qui, comme le dit la loi, ne sont pas sensées faire du business tant qu'ils sont en fonction.

Le Premier Ministre Alain Guillaume Bunyoni, un des généraux issus du CNDD-FDD, qui tutoie la misère pour s'être illicitement enrichi ces quinze dernières années, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, le montrant dansant avec son épouse dans des costumes d'apparat, alors qu'il fêtait son 50ème anniversaire.

Reste qu'au-delà de l'aveu d'échec, Evariste Ndayishimiye prouve aussi son incapacité atavique à s'attaquer à d'autres problèmes du pays. Il vient de doucher les espoirs de tous ceux qui espéraient à des changements positifs, dans tel ou tel autre domaine.

Cette liberté garantie aux auteurs des crimes économiques, dont un cercle hautain d'une poignée de généraux issus du parti CNDD-FDD au pouvoir, est pour le Chef de l'Etat burundais un véritable aveu d'échec.

Selon des sources proches du général Evariste Ndayishimiye, la clique militaro-policière qui contrôle tous les rouages de l'Etat lui aurait récemment tiré les oreilles en lui rappelant d'une part, qu'il n'était pas le candidat préféré de son prédécesseur Pierre Nkurunziza (sa candidature ayant été imposée in extremis par les mêmes généraux en lieu et place de Pascal Nyabenda, chouchouté par Nkurunziza) et, d'autre part, en lui rappelant froidement son échec cuisant à l'élection présidentiel de mai 2020 face à la marée humaine qui avait plébiscité Agathon Rwasa.

Les mafiosi du régime ont secoué le cocotier. Ils ont raison d'un chef de l'Etat fantoche qui, pour ses discours aussi démagogiques et humanisant, se sentait pousser des ailes, plus sympathique que la crasse corrompue d'en face. C'est aussi pour cela que ses remaniements ministériels sont timides et de façade.

Finalement, comme l'a toujours ressassé Gabriel Rufyiri, militant anti-corruption/malversations économiques, « les caciques du régime CNDD-FDD, corrompus jusqu'à la moelle des os, sont plus forts que l'Etat au Burundi ».

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