Du haut de ses 200 hectares de terres agricoles à Karuzi, le Chef de l'Etat burundais se pose en propriétaire terrien et scandalise

Mais Gabriel Rufyiri a été scandalisé lorsque le Chef de l'Etat burundais, en vacances, s'est fait récemment prendre des photos lors d'une visite dans ses vastes étendues de cultures dans la province de Karuzi. 200 hectares de champs de cultures variées.Dans un contexte où plus 90% des litiges pendants dans les cours et tribunaux sont d'ordre foncier au Burundi, et qu'une bonne frange de citoyens manque de terres arables, il est indécent de voir un chef de l'Etat s'accaparer de plus de 200 hectares.

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Burundi Daily
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21.1.2022
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Gouvernance

Gabriel Rufyiri, leader de l'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME, est de ceux qui, dans les rangs de la société civile, plaçaient encore tous leurs espoirs en la personne du Général Evariste Ndayishimiye, président du Burundi.

Et pour cause. Au sein de la clique de généraux issus du parti présidentiel (CNDD-FDD) né du mouvement rebelle du même nom, c'est le seul qui n'a pas de casseroles derrière lui. « Aucun dossier de corruption » ne lui est collé au dos jusqu'ici, a déclaré le militant anti-corruption/malversations économiques.

Mais Gabriel Rufyiri a été scandalisé lorsque le Chef de l'Etat burundais, en vacances, s'est fait récemment prendre des photos lors d'une visite dans ses vastes étendues de cultures dans la province de Karuzi. 200 hectares de champs de cultures variées.

Dans un contexte où plus 90% des litiges pendants dans les cours et tribunaux sont d'ordre foncier au Burundi, et qu'une bonne frange de citoyens manque de terres arables, il est indécent de voir un chef de l'Etat s'accaparer de plus de 200 hectares.

En cela, il se pose, moins comme un président de la République, mais plutôt comme un propriétaire terrien.  Pour Gabriel Rufyiri, le président burundais devrait s'investir dans le développement du peuple burundais au lieu de lorgner sur les terres agricoles qui se raréfient progressivement.

« Les citoyens prennent en charge à 100% le Chef de l'État à travers leurs impôts et taxes ; ils ont le plein droit de se poser publiquement des questions sur ses activités publiques et privées. C'est même constitutionnel, ce qui n'est pas permis ce sont des calomnies à son encontre », a déclaré Gabriel Rufyiri.

Evariste Ndayishimiye semble hériter ses appétits de vastes étendues de terres à son prédécesseurs, Pierre Nkurunziza qui entretenait aussi des immenses étendues de champs agricoles dans les quatre coins du pays.

Notons aussi que les principaux membres du gouvernement et de nombreux généraux, notamment le ministre de l'intérieur, sont entrés dans le club des principaux propriétaires terriens au Burundi.

La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire, Gervais Ndirakobuca a ameuté les médias publics pour afficher la production de ses vastes champs de pomme de terre dans sa province de Cibitoke : plus de 30 tonnes.

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