Le journaliste de RFI Esdras Ndikumana sous les feux des critiques des médias pro-régime

Ikiriho, ce média religieusement soumis au parti présidentiel, CNDD-FDD, accuse ouvertement Esdras Ndikumana de carburer pour l'opposition radicale et de ternir l'image du Burundi. Ikiriho va au-delà de blagues de mauvais goût au ridicule en niant le fait qu'Esdras Ndikumana a été sévèrement torturé par les services secrets burundais avant qu'il ne décide de quitter le Burundi.

Par
Burundi Daily
on
10.1.2022
Categorie:
Politique

Miraculé des griffes acérées des agents du Service national des renseignements du Burundi (SNR) en 2015, Esdras Ndikumana, journaliste à la Radio France Internationale, RFI, est depuis quelques jours sous les feux des critiques du journal en ligne et pro-pouvoir «Ikiriho».

Ce média religieusement soumis au parti présidentiel, CNDD-FDD, accuse ouvertement Esdras Ndikumana de carburer pour l'opposition radicale et de ternir l'image du Burundi. Ikiriho va au-delà de blagues de mauvais goût au ridicule en niant le fait qu'Esdras Ndikumana a été sévèrement torturé par les services secrets burundais avant qu'il ne décide de quitter le Burundi.

Le journaliste dont le professionnalisme est curieusement mis en cause par ce média militant est aujourd'hui voué aux gémonies pour ses papiers sur une présence annoncée des militaires burundais à l'est de la République démocratique du Congo, missionnés pour neutraliser les rebelles du mouvement RED-TABARA.

Selon le journal Ikiriho, ce mouvement rebelle se serait allié à la rébellion des ADF et Esdras Ndikumana serait leur allié, rémunéré pour ses services.

«Le journaliste de la radio RFI, Esdras Ndikumana continue de monnayer ses services auprès de cette coalition  RED-TABARA/ADF. Selon nos sources, un compte de rémunération de ses prestations a été ouvert dans une banque au Kenya», a déclaré le journal via tweeter.

Pourtant, la présence des militaires et autres Imbonerakure (milice du parti au pouvoir) n'est plus qu'un secret de Polichinelle. Même la société civile et des médias congolais en ont largement parlé tout en exhortant Kinshasa à s'exprimer.

Selon la radio congolaise ONDES-FM, «un grand nombre des hommes armés en tenues militaires burundais sont signalés encore une fois dans la plaine de la Ruzizi, le matin de ce mercredi 5/1/2022. Ils ont traversé la RN 5 à Kitemesho, groupement de Luberizi et sont installés à Kahanda», a déclaré la radio via son compte twitter.

Interrogé par les médias sur ces allégations de présence des militaires burundais sur le sol congolais, le porte-parole de l'armée congolaise reste évasif, mais reconnaît des infiltrations d'hommes en treillis militaires.

« Il y a des groupes armés qui viennent des pays étrangers et qui sont en train de s'infiltrer sur le sol congolais. Mais dire que c'est l'armée burundaise, je ne peux pas le confirmer ou l'infirmer. Il y a des accrochages entre ces groupes armés qui sont signalés », a déclaré à RFI le major Dieudonné Kasereka.

Mais les autorités burundaises, de leur côté, n'en pipent mot, ni pour infirmer, ni pour confirmer.

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