Les ethnies dans l'administration publique et ONG étrangères au Burundi: le sénat exige un recomptage à la loupe !

Mais non content d'avoir mis la main sur l'armée, la police, l'appareil judiciaire, etc. ; le CNDD-FDD veut éjecter les tutsis des ONG étrangères qui continuent à les embaucher, quoique sur base du mérite (examens). Paradoxalement, le CNDD-FDD s'appuie sur les Accords de Paix d'Arusha pour le Burundi pour imposer ces quotas ethniques dans des domaines ou cette imposition n'est aucunement envisagée par ces accords; alors que les domaines concernées par ces quotas ethniques sont gaillardement dominées par les seuls hutus.

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Burundi Daily
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18.12.2021
Categorie:
Politique

Le Sénat du Burundi vient de mettre en place une commission chargée d'enquêter sur le respect des équilibres ethniques dans l'administration publique et parapublique ainsi qu'au sein des ONG étrangères. L'air de rien, cet exercice s'inscrit dans la droite ligne de la prochaine campagne électorale pour permettre au CNDD-FDD de rempiler pour un autre mandat en 2025 (législatives).

Près de 20 ans après l'entrée du CNDD-FDD aux affaires, nul n'ignore aujourd'hui que les tutsis deviennent de plus en plus dangereusement sous représentés dans l'administration burundaise, qu'elle soit publique ou parapublique. Le Sénat le sait mieux que les autres institutions.

C'est ainsi qu'en intimant l'ordre à une commission ad-hoc de braquer dans les détails les projecteurs sur les structures officielles de l'administration publique et parapublique ainsi que des ONG étrangères, quitte à en dégager les strates colonisées par des hutus et des tutsis, le président du Sénat verse volontairement dans l'amalgame. Sa cible de rêve n'est autre que le dernier segment de la nouvelle loi, à savoir des ONG étrangères.  Alliées à l'Occident trop regardant sur la dimension 'droits de l'homme, les ONG étrangères restent le ventre mou du rouleau compresseur, CNDD-FDD au pouvoir, insoumis à son dictat d'ouvrir la porte au hutus, souvent sous qualifiés pour des raisons historiques diverses.

Certaines ONG ont refusé de s'y accommoder et ont mis la clé sous le paillasson. C'est notamment le cas de deux ONG belges à savoir Avocats sans frontières, ASF et 11.11.11.

Mais non content d'avoir mis la main sur l'armée, la police, l'appareil judiciaire, etc. ; le CNDD-FDD veut éjecter les tutsis des ONG étrangères qui continuent à les embaucher, quoique sur base du mérite (examens). Paradoxalement, le CNDD-FDD s'appuie sur les Accords de Paix d'Arusha pour le Burundi pour imposer ces quotas ethniques dans des domaines ou cette imposition n'est aucunement envisagée par ces accords; alors que les domaines concernées par ces quotas ethniques sont gaillardement dominées par les seuls hutus.

La Commission rendra son rapport et gare aux ONG qui n'auront pas rectifié le tir, d'elles-mêmes.

Cette démarche risque de raviver de plus belle le conflit auquel allait mettre fin l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi signé en août 2000.

Cet Accord historique avait diagnostiqué l'origine du mal burundais dans sa double dimension à savoir : "un conflit politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes". (Protocole I, ch. 1, article 4, a).

Hier mouvement rebelle très actif dans le génocide contre les tutsis du Burundi, le parti CNDD-FDD au pouvoir aujourd'hui poursuit aujourd'hui son idéologie du génocide et confond officiellement la majorité politique avec la majorité démographique.

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