Les instincts dictatoriaux sont toujours là : Le général Major Evariste Ndayishimiye s'en prend à deux journalistes professionnels

Alors qu'il s'adressait à des jeunes entrepreneurs à Bujumbura au début de cette semaine, le chef de l'Etat a dit tout le mal qu'il pense des deux journalistes qui, a-t-il déclaré, sont devenus « ennemis du Burundi ». « Il ne nous reste que deux journalistes qui détruisent notre pays. Mais un s'est ravisé. Il a reçu notre message. Dis-lui qu'il a bien fait de se ressaisir. On m'a confié que Kaburahe a dit qu'il ne le fera plus. Dites-lui que c'est bien. Dites-lui de dire aussi à son ami de se raviser ».«Un journaliste est aussi un entrepreneur.

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Burundi Daily
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4.9.2021
Categorie:
Politique

Au lendemain des attaques ciblées, volontairement et publiquement orchestrées par le président burundais, Evariste Ndayishimiye contre les journalistes Esdras Ndikumana (RFI) et Antoine Kaburahe (IWACU) depuis le Stade Intwari de Bujumbura, les militants percutants de la liberté de la presse se disent écœurés et exhortent le nouveau chef de l'Etat burundais à desserrer l'étau qui pèse sur la presse burundaise.

Antoine Kaburahe du groupe de presse IWACU et Esdras Ndikumana de RFI

Via son compte twitter, l'ONG Reportes Sans Frontières (RSF) a immédiatement condamné ces attaques verbales ciblées. « RSF condamne vigoureusement les attaques verbales répétées du président burundais contre le journaliste de RFI Esdras Ndikumana, accusé de déstabilisation pour ses révélations sur la résurgence de l'épidémie de Covid-19 dans le pays ».

Maître Armel Niyongere, responsable de l'ONG SOS-Torture/Burundi, a aussi exprimé sa solidarité avec les journalistes voués aux gémonies.

« Nous exprimons notre solidarité avec deux journalistes publiquement attaqués par le Président burundais, Evariste Ndayishimiye, Esdras Ndikumana et Antoine Kaburahe. Le pays a plus que jamais besoin d'une presse libre et indépendante pour la redevabilité des gestionnaires de l'Etat », a-t-il déclaré.

Alors qu'il s'adressait à des jeunes entrepreneurs à Bujumbura au début de cette semaine, le chef de l'Etat a dit tout le mal qu'il pense des deux journalistes qui, a-t-il déclaré, sont devenus « ennemis du Burundi ».

« Il ne nous reste que deux journalistes qui détruisent notre pays. Mais un s'est ravisé. Il a reçu notre message. Dis-lui qu'il a bien fait de se ressaisir. On m'a confié que Kaburahe a dit qu'il ne le fera plus. Dites-lui que c'est bien. Dites-lui de dire aussi à son ami de se raviser ».

«Un journaliste est aussi un entrepreneur. Malheureusement, il y a des journalistes qui ne font que promouvoir la pauvreté dans le pays. Il y en a un (Esdras Ndikumana de RFI, NDLR) qui dit toujours que la covid-19 fait rage au Burundi, que tous les hôpitaux du Burundi sont pleins de malades de covid-19 et que la pandémie emporte plusieurs vies humaines. Est-ce qu'il n'est pas promoteur de la pauvreté ? Mais il se reconnait journaliste international», a martelé le général Evariste Ndayishimiye.

Il est à rappeler qu'au Burundi, la situation de la liberté de presse s'est considérablement détériorée dans un climat de tension et de répression depuis plus de cinq ans. Sous les coups de boutoir du pouvoir étatique et de son appareil sécuritaire, l'espace médiatique a été décimé et ce qui reste des voix indépendantes évolue dans un contexte difficile caractérisé par le quadrillage des conditions d'exercice du métier journalistique et par la peur permanente qu'éprouvent les médias indépendants de subir des représailles dans l'impunité.

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