L'histoire risque de se répéter: Comme en 2015, la situation actuelle est explosive au Burundi, dixit le SNR
La goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'indignation populaire est la pénurie chronique et structurelle du carburant. Les généraux qui contrôlent le pays d'une main de fer ont accordé un monopole à un seul opérateur, Bashir Taruk, moyennant des dessous de table.Même les militants du CNDD-FDD au pouvoir sont indignés ! « Un seul homme ne peut pas arrêter tout un pays », disent plusieurs voix au CNDD-FDD. Le rapport du SNR est formel : la colère populaire gronde. « Le pays est au bord de l'implosion, un rien peut mettre le feu ».
L'histoire se répète, dit-on. Comme le général Godefroid Niyombare, ancien patron des services de renseignements a conseillé à l'ancien président burundais de renoncer à son irrésistible envie de rempiler pour 3 ème mandat présidentiel, le SNR décrit, à l'intention de son boss d'aujourd'hui, Evariste Ndayishimiye, un climat socioéconomique explosif.
Selon une note fruitée, le service national des renseignements, SNR, n'y va pas par quatre chemins : il y a de l'électricité dans l'air et le Chef de l'Etat ne peut pas continuer à regarder ailleurs comme si de rien n'était.
La goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'indignation populaire est la pénurie chronique et structurelle du carburant. Les généraux qui contrôlent le pays d'une main de fer ont accordé un monopole à un seul opérateur, Bashir Taruk, moyennant des dessous de table.
Même les militants du CNDD-FDD au pouvoir sont indignés ! « Un seul homme ne peut pas arrêter tout un pays », disent plusieurs voix au CNDD-FDD. Le rapport du SNR est formel : la colère populaire gronde. « Le pays est au bord de l'implosion, un rien peut mettre le feu ».
Au sein de l'armée, la tension est palpable et plusieurs jeunes officiers proches du CNDD-FDD ont déjà indiqué qu'ils ne tireront sur personne « s'il se passait quelque chose ».
« Qu'ils ne nous envoient pas tirer sur la population, la population a faim et les autres (généraux) ne voient pas, n'entendent pas cette misère sans nom ».
Le rapport du SNR va plus loin et prévient le Chef de l'Etat sur l'éventualité d'une révolte des officiers de l'armée et d'autres anciens du maquis.
Mais il y a un bémol pour le régime : le mouvement contestataire annoncé manque encore de leadership assumé. «Aucun leadership de ce mouvement de colère ne se dégage encore. Le mouvement de contestation au sein des officiers CNDD-FDD n'est pas structuré, n'a pas de leader, ne tient pas des réunions, n'a aucun plan de renverser le régime pour le moment, mais jusqu'à quand ?» rapporte le SNR.
« Au rythme où vont les choses, cela peut être très rapide, un noyau peut jouer le tout pour le tout ».
