Une application, parfois biaisée, des conventions sur les réfugiés dans la sous-région
« Au Rwanda, en Ouganda et en RDC, les réfugiés ont la liberté de circuler et de s'installer dans des localités de leurs choix. Cette liberté implique cependant l'obligation de se prendre en charge alors que dans les camps, les besoins de première nécessité des réfugiés, comme le logement, la nourriture, la santé, sont relativement couverts par le HCR et ses partenaires », rapporte ACAT.Par contre, poursuit cette Organisation, en Tanzanie et au Kenya, « les réfugiés doivent rester dans les camps et n'ont pas le droit de circuler librement ».
C'est ahurissant mais vrai. Les pays de la sous-région, en l'occurrence le Rwanda, la Tanzanie, l'Ouganda et la RDC, qui hébergent des centaines de milliers de réfugiés burundais n'ont pas la même lecture/application des conventions internationales sur les réfugiés.
C'est ce qu'affirme l'ONG des droits de l'homme Action chrétienne pour l'abolition de la torture, ACAT/Burundi, dans son analyse publiée lundi.
Dans son approche de la problématique, ACAT/Burundi porte un regard critique sur les réfugiés burundais dans les pays de la sous-région en se focalisant sur «l'application différenciée des conventions par les pays d'asile».
Il sied de rappeler, d'entrée de jeu, que les réfugiés sous les projecteurs sont ceux qui, fuyant la répression sanguinaire du régime CNDD-FDD au plus fort de la contestation du 3ème mandat illégal du défunt président, Pierre Nkurunziza, se sont réfugiés dans les pays voisins en l'occurrence la Tanzanie, le Rwanda, l'Ouganda et la RDC.
Selon le constat d'ACAT/Burundi, la liberté de mouvement des réfugiés est différemment réglementée dans les pays d'accueil.
« Au Rwanda, en Ouganda et en RDC, les réfugiés ont la liberté de circuler et de s'installer dans des localités de leurs choix. Cette liberté implique cependant l'obligation de se prendre en charge alors que dans les camps, les besoins de première nécessité des réfugiés, comme le logement, la nourriture, la santé, sont relativement couverts par le HCR et ses partenaires », rapporte ACAT.
Par contre, poursuit cette Organisation, en Tanzanie et au Kenya, « les réfugiés doivent rester dans les camps et n'ont pas le droit de circuler librement ».
Dans les différents pays d'accueil, précise encore le rapport, « les réfugiés sont confrontés à l'accès difficile ou impossible aux pièces d'identité et aux documents de voyage, à l'exception du Rwanda ».
Cette asymétrie régionale dans le traitement des réfugiés se remarque alors que les pays d'accueil ont ratifié la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 et son protocole de 1967.
Sur le plan régional, les mêmes pays d'accueil des réfugiés burundais sont « parties » à la Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, adoptée le 10 septembre 1969 et entrée en vigueur le 20 janvier 1974.
En outre, en plus de ces conventions, les Etats membres de l'ONU ont pris des engagements en faveur des réfugiés et des migrants, dans le cadre de la Déclaration de New York, en septembre 2016, dont l'élaboration d'un « Cadre d'action global pour les réfugiés », qui ont abouti à l'adoption du « Pacte mondial sur les réfugiés » par l'Assemblée Générale des Nations Unies le 17 décembre 2018.