Attendu comme président rassembleur, le général Evariste Ndayishimiye surprend: Il rapatrie les «siens» et maudit les «autres»

Vis-à-vis du sort des opposants en exile, le Président burundais, Evariste Ndayishimiye n'y va pas par le dos de la cuillère : seuls les hutus qui se sont gourés en prenant la voie de l'exile au plus fort de la répression programmée du président défunt, Pierre Nkurunziza peuvent regagner leurs pénates et rentrer au bercail.Foncièrement manichéen dans sa conception non officielle de la société burundaise, le chef de l'Etat estime qu'il y a de bons et de mauvais opposants à l'extérieur. Du coup, il a pris l'option de rassembler les siens pour les ramener dans son giron.

Par
Burundi Daily
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9.3.2022
Categorie:
Politique

Gabriel Rufyiri, président de l'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME, est rentré d'exil le 4 mars, au lendemain d'un contact, plutôt convivial et arrosé, avec le président burundais, Evariste Ndayishimiye à Bruxelles.

Gabriel Rufyiri allonge la liste des bannis d'hier, certes triés sur le volet,  qui se soumettent volontiers à la cure de repentir et s'allient au régime CNDD-FDD qui tue, pille et opprime.

D'autres s'apprêtent à faire leurs valises, notamment l'opposant historique Léonard Nyangoma, leader du CNDD.

Mais il sied de souligner que ceux qui rentrent et que le régime accueillit à bras ouverts sont ethniquement colorés. Un bref regard rétrospectif permet de le remarquer sans beaucoup d'effort.

Sylvestre Ntibantunganya, Anicet Niyonkuru, Pamphile Muderega, Jean Bosco Ndayikengurukiye, Jérémie Ngendakumana, Pancrace Cimpaye, etc.

Visiblement, le nouveau président a décidé de fissurer l'opposition en caressant la corde ethnique.

Vis-à-vis du sort des opposants en exile, le Président burundais, Evariste Ndayishimiye n'y va pas par le dos de la cuillère : seuls les hutus qui se sont gourés en prenant la voie de l'exile au plus fort de la répression programmée du président défunt, Pierre Nkurunziza peuvent regagner leurs pénates et rentrer au bercail.

Foncièrement manichéen dans sa conception non officielle de la société burundaise, le chef de l'Etat estime qu'il y a de bons et de mauvais opposants à l'extérieur. Du coup, il a pris l'option de rassembler les siens pour les ramener dans son giron.

De l'avis des observateurs avisés, Evariste Ndayishimiye a toujours été partisan de cette dichotomisation de la sphère sociétale burundaise.

En février 2017, alors qu'il était encore Secrétaire général du parti présidentiel, CNDD-FDD, il s'est donné corps et âme pour obtenir le retour d'exil de l'ancien président du Burundi, Sylvestre Ntibantunganya.

Peu après, il a rajouté à son tableau de chasse trois membres du directoire du Cnared, l'organe dirigeant de la principale plateforme d'opposition de l'époque : Alice Nzomukunda, à la tête du parti ADR, et Joseph Ntidendereza, un ancien député du parti Frodebu Nyakuri.

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