Bunyoni à la manette pour coordonner les aides étrangères : qu'en dira l'UE ?

Ainsi, placer en première ligne dans le monitoring et la coordination des aides une telle personnalité frappée par « une restriction de voyage » et le « gel des avoirs », est, pour le général Evariste Ndayishimiye, tout sauf une improvisation.Il s'agit d'un véritable bras d'honneur adressé à l'UE, son principal bailleur de fonds qui vient de décevoir Gitega en reconduisant les sanctions prises contre le régime CNDD-FDD depuis mars 2016.Car les autorités burundaises avaient placé tous leurs espoirs dans une levée des sanctions budgétaires de l'Union européenne.

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Burundi Daily
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18.12.2021
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Diplomatie

C'est officiel. Le général Alain Guillaume Bunyoni a été désigné par le président burundais Evariste Ndayishimiye pour assurer le suivi et la coordination des aides étrangères. Mais ce choix est loin de faire l'unanimité.

D'abord parce que le général Bunyoni n'est pas du tout un modèle en matière des finances. Cet ancien et toujours rebelle cristallise à lui seul les maux qui minent l'économie nationale: corruption, trafic d'influence et concussion.

Ensuite parce que, en lui confiant la coordination et le monitoring des aides étrangères pour booster le développement intégral du Burundi, au grand dam du ministre des Relations extérieures, toujours actif et à pas de charge, le Président burundais a sans nul doute fait un bras d'honneur à l'Union européenne.

Car quel que soit son poids politique sur le plan local, le général Alain Guillaume Bunyoni ne reste pas moins sous sanctions européennes, en raison de son implication personnelle depuis avril 2015 dans la répression des opposants au 3ème mandat du Président défunt, Pierre Nkurunziza. Il fait partie des personnalités du régime CNDD-FDD visées par les sanctions européennes récemment reconduites par l'UE pour une année.

Or, n'eussent été ses sanctions toujours en vigueur contre le Burundi, l'Union européenne était le principal partenaire financier du Burundi avec une enveloppe de 420 millions d'euros pour une période de 5 ans.

Ainsi, placer en première ligne dans le monitoring et la coordination des aides une telle personnalité frappée par « une restriction de voyage » et le « gel des avoirs », est, pour le général Evariste Ndayishimiye, tout sauf une improvisation.

Il s'agit d'un véritable bras d'honneur adressé à l'UE, son principal bailleur de fonds qui vient de décevoir Gitega en reconduisant les sanctions prises contre le régime CNDD-FDD depuis mars 2016.

Car les autorités burundaises avaient placé tous leurs espoirs dans une levée des sanctions budgétaires de l'Union européenne et de ses États membres en septembre dernier, pour faire rentrer de l'argent frais dans les caisses de l'Etat et pouvoir enfin sortir d'une crise économique devenue structurelle : manque criant de devises, inflation galopante, pénuries d'essence, de gasoil ou encore de produits de première nécessité importés, etc.

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